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              LES TRÉSORS DES ÉGLISES DE LYON                  *   41

dre, s'il ne restituait pas ce Trésor. Malgré cet avis et la menace
du chef des calvinistes, François Pupier, ne so laissa pas inti-
mider.
   « Partant, le 15 mai, dit-il, il abandonna sa maison et conduisit
et fit conduire lesditz reliquaires, la plupart de nuictz, le plus
secrètement que possible, avec graud'peine et grand danger de sa
vie, à petites journées et à grands frais, par Murinais, à Montbri-
son. » Mais bientôt se répandit le bruit de l'arrivée prochaine d'une
armée protestante marchant s u r l e P u y , en Auvergne, et d'unenom-
breuse troupe royaliste conduite par le Grand-Prieur d'Auvergne
et les seigneurs de Saint-Chamond et de Hautefeuille. Ne se sen-
tant plus en sûreté à Montbrison, François Pupier transporta le
Trésor à Ghazelles où se trouvait sa maison paternelle, mais cette
retraite n'était pas sûre non plus ; et il fallut en chercher d'au-
tres. « Ainsy, dit-il, depuis le quinzième may jusques au quin-
zième septembre, ledit Pupier a toujours été absent de sa maison
et a vacqué ce tems à mener, ramener, de lieu à aultre, garder et
conserver lesditz reliquaires sans qu'il eut aultre chose à faire
que de pourveoir à la garde et seurté desditz reliquaires. Durant
lequel temps ledict François Pupier a toujours logé par les hos-
telleries, luy troisième à cheval, et un homme de pied, et a dis-
pendu (dépensé) par chacun jour, quatre livres tournois, soit
quatre-vingts livres pour ce. — Parfois aussi il a fallu faire con-
duire ces reliquaires tant à bœufs que à mulets. »
   Enfin le S. Pupier éprouva aussi de grandes pertes personnelles.
« Car, ajoute-t-il, une bande degentzde lanouvellereligion, quand
leur camp alla à Montbrison, en haine de ce qu'il avait sauvé les
reliquaires, pilla et saccagea sa maison de Montrotier, enleva ses
bledz, vins, foins, avoines, lards etaultres provisions d'une valeur
de 500 livres tournois, plus un coffre à bahut contenant des pa-
piers d'importance, entre autres les comptes de la Correrie de
Saint- Just. »
  Du reste, un autre acte, conservé aussi aux archives et inédit,
établit également que le baron des Adrets ne put s'emparer que de
quelques objets sans valeur du Trésor de Saint-Just ; c'est un
procès-verbal dressé le 8 mai 1562, c'est-à-dire huit jours après
la prise de Lyon « par ordre de Monseigneur le baron des Adrets