Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
   JEAN-JOSEPH VASSELIER (17.35-1798)

      Combien de Lyonnais connaissent aujourd'hui le nom de Vasse-
lier, du « bon Vasselier », qui fut poète, postier et membre de l'Académie
de Lyon ? Il mérite pourtant, ce sympathique original, de figurer parmi
les Lyonnais d'adoption dignes de mémoire, puiqu'il vécut trente-six
ans dans notre ville, qu'il y composa ses petits vers, qu'il organisa chez
nous la poste aux lettres et qu'il collabora, pour la joie de nos ancêtres,
à la décoration de plusieurs feux d'artifice et à l'intérêt de maintes séances
publiques de l'Académie. Lyonnais, il l'était encore par son caractère
insouciant, par son esprit gaulois, par sa philosophie raisonnable et nar-
quoise et par sa gourmandise éclairée : vertus qui sont, dit-on, les vertus
ordinaires de notre race et qu'il avait sans doute apprises dans notre
milieu. Pourrions-nous, d'ailleurs, refuser le droit de cité au librettiste
qui, dans son opéra-comique la Servante du Curé, a donné à l'un de ses
personnages le nom de Jean Picarlat ?
      Vasselier fut le plus modeste et le moins ambitieux des écrivains.
C'est volontairement qu'il mourut presque inédit, en 1798. Lorsque,
après lui, ses amis publièrent ses contes et ses épîtres (1799-1800), la
mode n'était plus à la poésie légère. Le xixe siècle, à ses débuts troublés,
ne se souciait guère des badinages galants qui avaient charmé le xvme ;
la Révolution avait changé tout cela. Aussi les œuvres de Vasselier —
qui eurent cependant plusieurs éditions — furent-elles vite oubliées ; les
biographes du temps mentionnent à peine notre poète.
      En tête du volume posthume qui contient ses épîtres et ses contes,
l'éditeur écrivait dans un « Avis au public » : « Un magistrat célèbre dans
les lettres (et de qui le nom ne nous est pas révélé) a dit de Vasselier qu'il a
   Bev. Lyon,, IV, m-                                                     7