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 écueil : toutes les observations n'ont pas la même valeur, la même préci-
 sion ; puis il y a d'inévitables erreurs parmi tant de transmissions et, sou-
vent, on est plus embarrassé d'observations médiocres surabondantes que
de rares déterminations auxquelles s'attache une confiance absolue. Suppo-
sons levées toutes ces difficultés ; les dépêches sont traduites, il n'y a plus
qu'à les résumer par une représentation graphique.
      Prenons les pressions atmosphériques. On joint par un trait continu
toutes les stations dont le baromètre fournit 760 millimètres l : la courbe
résultante est appelée l'isobare 760. De part et d'autre de l'isobare 760, on
trace les isobares 765 et 755, 770 et 750, 745, 740... ; parfois on est obligé de
tracer des courbes tous les 2 mm. 5 au lieu de tous les 5 millimètres ; on
ajoute symboliquement sur la carte le plus possible des autres données, des
courbes en pointillé représentant les variations en plus ou en moins des
éléments, pour savoir, par exemple, sur quelles zones le baromètre monte et
quels sont les territoires où il baisse. On me passera bien volontiers, je
l'espère, les détails du métier : les baromètres des stations ne fournissent
pas des nombres simples ; il faut interpréter, faire passer les isobares entre
les stations et le travail est souvent malaisé.
      Ce travail est terminé : on a fait la carte.
     Cette carte montre bien les régions à pression élevée et celles à basse
pression : dans celles-ci, par conséquent, l'air est moins pesant, il y a moins
d'air, il y a dépression ou trou d'air en quelque sorte. La figure 1 montre
assez clairement comment se répartissent les pressions atmosphériques le
31 janvier 1912, avec la dépression sur la Baltique.
     Pardi ! Ce n'est pas bien malin de prédire le temps ! Avec la carte du
31 janvier, vous savez le temps qui en est résulté les 1, 2, 3 février et jours
suivants : tout s'enchaîne simplement. Faites donc votre carte aujourd'hui,
cherchez une carte identique dans votre collection du passé et prédisez
hardiment pour demain le même développement des phénomènes qui se
sont déjà produits : il est inconcevable que les météorologistes aient tant
tardé, faute d'esprit scientifique sans doute, à une méthode aussi simple,
aussi régulière, aussi rationnelle, basée sur l'expérience.
     1. Je garde les millimètres de mercure, notation beaucoup plus familière au public que celle des
millibares.