Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                               — l82 —

      Pendant que le jeune homme se débattait ainsi au milieu des procédu-
res, sa tante Jacqueme était morte au mois de juin, l'instituant son légataire
universel1.
      Héritier d'une fortune assez considérable, Charles aurait pu se pousser
dans le monde. Faillon raconte que, vers la vingtième année, en dépit d'une
santé qu'on sentait fragile, il reçut des offres brillantes de mariage. On le
savait riche, instruit, généreux et bon, puisqu'il se montrait déjà très chari-
table envers les pauvres ; bien des bourgeoises pensèrent qu'il ferait le bon-
heur de leur fille. En réalité, Démia, maintenant seul au monde, se sentait
de plus en plus attiré vers l'état religieux. Au mois d'août 1659, il fit une
retraite « pour s'examiner » dans le calme de la solitude.
      C'est seulement le 30 avril de l'année suivante qu'il prit une décision
définitive. Sur le conseil du directeur de sa conscience, un chanoine du
chapitre collégial de Bourg, il partit, ce jour-là, pour Lyon, déterminé à
entrer dans les ordres.
      Le séminaire de Saint-Irénée était seulement en voie de formation ; il
ne devait commencer son existence officielle qu'au début de mai 16622.
L'archevêque avait bien cherché, quelque dix ans plus tôt, à créer une
maison pour les jeunes ecclésiastiques ; mais les Pères de l'Oratoire qui
dirigèrent cette maison, semblent avoir simplement procuré aux candidats
à la prêtrise le bénéfice de retraites d'une dizaine de jours. Il est donc vrai-
semblable que Charles Démia demanda simplement une faveur analogue à
quelqu'un des missionnaires de Saint-Michel, établis rue du Plat 3, ou bien
à l'un des trois Sulpiciens, MM. Guisain, de Saint-Laurent, et Damien
Hurtevent, qui travaillaient depuis quelques mois à la fondation du sémi-


      1. Par testament du 17 juin 1659, reçu Roujon, notaire à Bourg. Elle le chargeait de faire dire cent
messes des morts pour le repos de son âme et de donner 30 livres tournois à la Fabrique de Notre-Dame et
à diverses congrégations de Bourg (Arch. du Rhône, E. 676).
     2. Cf. Chanoine Vanel, les Origines du Séminaire Saint-Irénée dans Bulletin hist. du dioc. de Lyon, n° 37
et n° 38 (1906).
     3. Les prêtres catéchistes missionnaires du diocèse de Lyon eurent pour fondateur un prêtre de Saint-
Etienne, Antoine Roussier (mort en 1639). Lors de l'autorisation, donnée par le cardinal Alphonse de
Richelieu (1653), ils étaient cinq, et quatorze, en 1657, quand ils reçurent l'approbation royale. L'un d'eux,
curé de Saint-Michel d'Ainay (rue du Plat), obtint l'union de cette cure à la nouvelle société (1659). Mais,
dix ans après, la société se fondit dans la congrégation de la mission (Lazaristes). La cure de Saint-Michel
d'Ainay fut séparée, pour être ensuite supprimée.