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— 62 — dait de la rivière de Sierra-Leone au cap de Bonne-Espérance et qui devint la Compagnie de VAssiente (assiente de negros) par son traité avec le roi d'Espagne passé en 1701 pour la fourniture des nègres à l'Amérique latine, la Compagnie de Chine, dont le monopole fut acheté en 1698 à la compagnie des Indes orientales par Jour dan et qui prit en 1713 le nom de Compagnie royale de Chine, la Compagnie des Mers du Sud pour le commerce sur les côtes du Pacifique, la Compagnie de Saint-Domingue, la Compagnie du Canada, qui devint en 1706 celle du Castor, et enfin la Compagnie de VAcadie qui faisait le commerce du castor en Acadie. Ce sont toutes ces compagnies que Law va absorber dans sa vaste orga- nisation. Il commença par s'occuper de celles du Nouveau-Monde. Avant les dernières années du xvne siècle, l'intérieur de l'Amérique du Nord était absolument inexploré par les Européens qui n'avaient d'établissement que sur les côtes, les Français au Canada, les Anglais sur les rivages de la Caroline et de la Virginie et les Espagnols dans le golfe du Mexique. Pendant les années 1678 et 1679, le célèbre voyageur Cavelier de la Salle, gouverneur français du fort de Frontenac, avait reconnu le cours du Mississipi en partant du Canada et en descendant le fleuve jusqu'au golfe du Mexique. Il donna le nom de Louisiane à la contrée qu'il traversa. Quelques années plus tard le pays entier avait été parcouru et une première description enchanteresse nous en a été laissée par le Père Hennepin (1) qui l'appelle le Paradis terrestre de l'Amé- rique : « Avant que de particulariser icy les mœurs des sauvages, il est bon de dire deux mots de la fertilité de leur pays ; on jugera par là combien il est aisé d'y establir de grosses colonies. Il y a à la vérité bien des bois à défricher, mais ces lieux incultes n'en sont pas moins avantageux, il n'en est guère au monde de plus féconds, il n'y manque de rien de ce qui est nécessaire à la vie, tout y est en abondance, les terres y sont propres à estre ensemencées. Dans les vastes païs de la Louisiane on découvre de belles prairies à perte de vue, et pour entrer un peu dans le détail (1) Description de la Louisiane nouvellement découverte au Sud-Ouest de la Nouvelle-France par ordre du Roy avec la carte du pays : les mœurs et la manière de vivre des sauvages, dédiée à Sa Majesté par le R. P. Louis Hennepin, missionnaire Recollet et notaire apostolique, à Paris, chez Amable Auroy, 1688. V. p . 311 et 313.