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UN 45^ PROCÈS DE LÈSE-MAJESTÉ l'ennemi ( i ) ; mais, faute de troupes suffisantes, il ne put rien faire de plus. Les Impériaux, pour le moment, s'occu- paient surtout de compléter leurs régiments et de les armer : ils se préparaient à une vigoureuse reprise des hostilités. Wallenstein, impatiemment attendu, arriva enfin à Glatz (2). Le 28 mai 1633, Schaffgotsch, laissant en arrière son infanterie fatiguée, s'empressa de le rejoindre avec sa cavalerie. Le 31 mai toute l'armée impériale se concentra autour de Mûnsterberg (3) et marcha contre Schweidnitz. On s'attendait à ce que Wallenstein chasserait, en peu de jours, comme l'année précédente, l'ennemi de toute la Silésie. Mais, au lieu de combattre, il se mit à négocier avec Arnim (4), et les bruits les plus singuliers se répandirent. On disait que Wallenstein aspirait à la couronne de Bohême, qu'il voulait s'unir aux Saxons pour imposer la paix aux Espagnols et aux Suédois. Sa conduite était loin de contre- dire ces bruits, car il faisait bon accueil à l'ancien conjuré bohémien, Henri-Mathias de Thurn, concluait successive- ment plusieurs armistices avec Arnim, et laissait ses officiers fraterniser avec ceux de l'armée saxonne. La Cour de Vienne commençait à se défier de son généralissime. Pour le surveiller de plus près, elle envoya au camp des Impé- riaux le comte Schlick, président du Conseil- de guerre. Schlick s'entretint avec les officiers supérieurs et protesta, (1) Au milieu de février. (2) Dans la seconde moitié de mai 1633. (3) Au nord-est de Glatz. (4) Pendant que les principaux chefs se trouvaient réunis à Heiders- dorf auprès des deux généralissimes, dans les premiers jours de juillet, Schaffgotsch fut chargé du commandement de toute l'armée impériale.