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 468                       DU PRÉTENDU PASSAGE
  prétend que celle de 59 a été avancée par moi sans preuve aucune ; sans
' développer la preuve, oui, mais sans preuve, non; la voici, du reste.Sénçque,
  'e seul auteur contemporain qui donne la date de ce fait, la détermine en
  disant que ce désastre arriva la centième année de la fondation de Lyon ;
  or celte ville fut fondée l'an 42 avant J.-C. Dion Cassius précise cette
  époque lorsqu'il nous apprend que ce fut après la mort de César et la
  défaite d'Antoine devant Modène, lorsque Plancus et Lépide commandaient
  en Gaule ; d'après ce calcul, il faut nécessairement fixer à 59 l'incendie de
  Lyon. Du reste, comme je l'ai prouvé, M. Peladan se contredit lui-même,
  puisqu'ailleurs il dit que cet événement arriva dans les premières années du
  règne de Néron, par conséquent antérieurement à l'an 6 1 , qui forme le
  milieu du règne de ce prince.
    J'avais démontré par les plus fortes preuves, la fausseté d'une persécu-
tion sous Anlonin-le-Pieux, ce prince n'ayant pas été persécuteur. L'auteur
 de la Réfutation me réplique en alléguant à nouveau l'erreur de Baronius(l);
 il lui suffit de se tromper en bonne compagnie, et il se croit quitte envers
 la vérité historique. M. Peladan ne remarque même pas qu'il se dément
lui-même lorsqu'il place, p. 216, cette persécution à l'an 170 (2), qui cor-
respond au règne de Marc-Aurèle (de 161 a 180). Un peu plus loin mon
respectable adversaire, sans tenir compte d'une contradiction flagrante que
j'ai signalée dans son travail, se conlcnto de me demander en quelle année
saint Pothin fut envoyé dans les Gaules ; à quoi je répondrai avec son auteur
favori, le P. Théophile Raynaud (3) Quo autem anno missus sit incomper-
tum est. Nam qui nuper scripsit (Rubys) missum anno Chrisli 98 conjecturas
suas nulle- antiquitatis teslimonio subnlxas oblrudit. Ainsi'je pourrais à motl
tour dire à M. Peiadan que je suis en assez bonne compagnie pour rejeter


   (1) L'erreur de Raronius est incontestable, car il fixe la date de la lettre
écrite au pi étendu saint Just, évèque de Vienne, à l'an 166, or Pic 1«T
siégea de 142 à 157, et Raronius lui fait ainsi écrire une lettre 9 ans
après sa mort.
   (2) Ailleurs, p. 215. M. Peladan avait placé cette première persécution
à 166, date qui est dans les mêmes conditions que telle de 170. Pie I e r et
Antonin étaient morts à celle époque. La confusion par laquelle la Semaine
religieuse attribue à Antonin la persécution de Marc-Aurèle est flagrante ;
quoique M. Peladan l'ait voulu rejeter sur un lapsus culami qui lui aurait
échappé dan< l'introduscion, cette confusion se retrouve p. 216 de la Semaine
plus nettement caractérisée, car mon honorable adversaire dit en cet endroit
que celle prétendue-première persécution aurait eu lieu sous Antonin et
son collègue Lueius ; or Antonin n'eut pas de collègue, et Lucius Verus
fut celui de Marc-Aurèle. La méprise est donc indubitable et ruine le fait
à qui elle sert de base.
   (3) Ce savaut hagiographe est une des principales autorités de M. Peladan.
Voir la Semaine religieuse, p. 7, etc.