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398 BIBLIOGRAPHIE. compositions de M. Chenavard n'ont point encore vu le jour, et que leur collection constitue une création absolument originale, on les étudie avec un plaisir redoublé. Elles sont au nombre de quarante,dont trente tirées de la my- thologie ou de l'histoire grecque,et dix des annales romaines. Chaque sujet est expliqué par un texte emprunté le plus sou- vent aux auteurs classiques : C'est Homère qui annonce Ulysse ou bien Agamemnon; c'est Virgile qui raconte la fin de Troie, celle de Priam, celle de Didon: à Longin, l'auteur doit l'indication de l'apparition d'Achille; a Vitruve, l'origine du chapiteau corinthien; Plutarque raconte les traits carac- téristiques de Thésée, de Thémistocle, d'Alcibiade, de Numa; Pausanias, l'état des temples, des statues, des tombeaux. Si l'auteur a trouvé dans quelques vers de Racine une inspira- tion plus précise, il nous la communique en.les citant. Mais il n'ajoute guère à ces extraits que des documents d'une con- cision épigraphique, et puisés ordinairement dans ses sa- vants voyages; il dit ce qu'il a vu. Veut-il, par exemple, re- présenter Ulysse débarquant a Ithaque sous la conduite de Minerve ; voici dans le lointain les murs cyclopéens de la pe- tite capitale, tels qu'ils subsistent encore aujourd'hui; voici non loin du rivage, la grotte où Ulysse a pu cacher ses tré- sors; M, Chenavard y est entré. Remarquons maintenant la noblesse de la divinité qui symbolise la sagesse, son geste impératif et son regard modeste; le roi de la ruse est a ses pieds, plein de confiance en sa protectrice, mais aussi en sa propre finesse et en sa détermination. Tout cela ressort de ces traits à peine esquissés. Le monument s'ouvre aux accords d'Amphion, dont la lyre frémit sous sa tête échevelée; deux ouvriers suffisent pour attester l'influence irrésistible des chants divins ; l'un, par sa vigueur à lancer le marteau qui ébauche ; l'autre, par son attention à diriger le ciseau qui termine. Les murs s'élèvent