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408                        CHRONIQUE LOCALE.
un reste de l'église primitive (élevée au IV e siècle). » C'est ainsi que l'é-
trange érudit dote les églises de clochers avant l'usage des cloches. Et
voilà pourtant les hommes qu'il faut rétorquer pour leurs démences
écrites, non pas par rapport à eux, mais par rapport au public.
  Figaro, mon ami, la plume du critique va mal à tes doigts, va, et re-
prends ta trousse; nous voulons dire : dessinateur... à vos crayons.
                                                         Adrien PEIADAM.

                      CHRONIQUE LOCALE.
    — La Reonte du. Lyonnais parlera-t-elle des élections ?
    — Oui, certes, la Revue a trop conscience de ce qu'elle se doit et de
 ce qu'elle doit au pays pour ne pas entrer dans l'arène. Le moment est
 critique, les partis fermentent, les armées se forment, les généraux se me-
 surent ; la Province, pas les 86 départements, bride son cheval de guerre,
 se met en selle et part à la conquête de l'inconnu ; La Vérité sort de son
puits toute ruisselante d'une douche, et court planter, on ne sait encore
 sur quelle montagne, le drapeau d'une religion tellement idéaliste, qu'au-
cun sens, même le plus commun, ne peut la saisir ; la France littéraire
rompt des lances et donne de grands coups de hache en faveur de la dé-
 centralisation ; la Sentinelle du Commerce, fière du blanc-seing qu'elle a
dans sa poche, marche à travers les allées de l'économie sociale, et orga-
nise les ouvriers de la ville sans qu'on lui demande : « Que faites-vous? »
le Petit caporal fourbit son sabre ; mais prudemment, de peur de se blesser,
et évite de parler haut, de crainte qu'on ne le reprenne ; l'Argus, par con-
tre, devient tellement violent, que ses lecteurs tombent foudroyés rien qu'en
jetant les yeux sur ses colonnes -, l'Industriel français cherche un drapeau;
tous s'excitent et se montent pour la croisade. La Hevue du Lyonnais ne
peut rester seule étrangère au mouvement ; sans attendre qu'on lui envoie
une quenouille, elle aussi va faire ses préparatifs et se poser en face du
Gouvernement. Qu'on ne l'invite donc pas à parler de notre première
scène, de Renard ou des succès de la Vendéenne, œuvre d'un compa-
triote, pourtant ; qu'un autre signale un acte charmant joué aux Célestins,
M.Ile Raucourt, par notre ami Labié, qui a prêté tout son esprit à Voltaire ;
fi de la Prise de Pékin et de ses décors au luxe inouï, fi des livres nou-
veaux, des derniers concerts, du tirage au sort de la Société des Amis-des-
Arts, des récentes découvertes archéologiques, des prochains embellisse-
ments, de la collection Campana et des pièces importantes qui ont été en-
voyées à notre Musée ; fi de l'inscription bilingue qui a fait tant de bruit
et qu'on oublie depuis qu'elle est au palais des Arls ; fi des cirques où
l'on se tue en tombant des nues, fi des tombolas où l'on gagne un cheval
vicieux, fi du printemps, des lilas et des roses, fi de tout, excepté de la
politique. Nous allons commencer par les élections.
   Par un vieux reste d'habitude, nous rappellerons, mais brièvement, qu'à
Paris, le 11 avril, sous la présidence de M le Ministre de l'instruction
publique, a eu lieu la distribution des prix décernes aux Sociétés savantes
des départements.
   Lyon était représenté par MM. de la Saussaye, Valentin-Smith, Mollart,
Jourdan, Delcsse et OUier.
   La Société linéenne de notre ville a obtenu une médaille de bronze ;
M. Mulsant une médaille d'or pour ses savantes recherches sur l'entomo-
logie ; M. Jourdan, une médaille d'argent pour ses travaux sur la flore
française ; M. Ollier, une médaille d'or pour ses découvertes sur la régé-
nération des os par le périoste. Un homme que tout le monde aime à
Lyon, M. Valentin-Smith, a été nommé officier de la Lcgion-d'Honneur,
et maintenant, quant aux élections, la place nous manque aujourd'hui ;
nous en parlerons dans notre prochain numéro.              A. V.