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SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE DE LYON. 359 sont fixés sur sa plume, que ses paroles retentissent au loin, et quand, égaré par la colère, il ose devenir le serviteur d'une œuvre de mensonge et d'injustice, il n'a plus droit à notre respect, et il est dès lors permis de faire ce qu'il fait lui-même, d'oublier son illustre passé. L'année académique a été dignement couronnée par une lecture dont nous avons admiré la grâce élégante aussi bien que la haute valeur littéraire. La vie de Boccace, son amitié avec Pétrarque auquel il eut l'honneur de porter, à Padoue, au nom du sénat de Florence, la nouvelle de son rappel, les œuvres prin- cipales de ce célèbre écrivain, spécialement le Décaméron sont devenues, sous la plume de M. de Jussieu, le sujet d'une brillante étude. Sans déserter le devoir du moraliste et du philosophe dont, à divers points de vue, le Décaméron mérite sans doute la sévérité, M. de Jussieu a su apprécier avec au- tant de goût que de justice l'importance littéraire de cet immortel ouvrage qui porta la langue italienne à un degré de perfection jusqu'alors inconnu. Je dois renoncer, Messieurs, à retracer les radieuses couleurs'que l'érudition de l'historien et l'imagination du poète ont données à ce tableau , mais s'il m'est permis d'exprimer ici l'espérance de le voir figurer dans nos annales, je me consolerai d'être resté si fort au-dessous de la tâche que son souvenir m'imposait. Tel est, Messieurs, le résumé, bien imparfait sans doute, de vos travaux pendant l'année qui vient de s'écouler. Il me reste *à vous entretenir d'une manière sommaire de votre vie extérieure, des œuvres de vos