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                    NOTICE SUR J.-B. DUMAS.                   107

 ditoire français (es théories de Kant, étonnées de sortir des
 épais nuages de l'Allemagne, en comparaison desquels les
 nuées socratiques dont se riait Aristophane ne seraient
 qu'une légère écume dans l'atmosphère. 11 y avait un grand
 effort à faire pour saisir de pareilles doctrines, et c'était une
 remarquable habileté d'expression qu'il fallait aussi pour
 rendre les abstractions de Kant intelligibles au commun des
lecteurs. A cet égard, le travail de Dumas peut encore être
lu avec fruit.
    Mais, quelque intéressant que puisse être l'examen à
faire ainsi de la première classe des écrits de Dumas, ceux
 composés spécialement pour l'Académie , il faut chercher
 dans les livres soumis au jugement du public ce qui doit être
 plus véritablement la base de sa réputation d'écrivain. Lais-
 sons quelques ouvrages secondaires tel qu'un roman traduit
 de l'anglais , un autre roman en deux volumes intitulé :
Alphonse de Beauval ou les Quinze chapitres, et un Fablier
des dames ou Choix de fables en vers. Il y a surtout a parler
du mémoire ayant pour titre : Des secours publics en usage
chez les anciens et de l'Histoire, en deux volumes, de l'Aca-
 démie de Lyon.
    Le mémoire sur les secours publics chez les anciens est,
en dépit de la modestie de son titre, un traité substantiel,
nourri de recherches, fermement écrit, où on trouve ras-
semblés la plupart des faits que l'érudition peut offrir sur
cette matière si digne d'attention, On y sent l'effort d'un
esprit sincère et indépendant qui voit la société antique telle
qu'elle est, avec ses avantages et ses défauts, ses belles
parties, ses lacunes ou ses côtés condamnables, et qui la
juge, sans preocupation du désir de flatter les institutions
existantes. Le livre proclame que la charité, fille du chris-
tianisme, a attendri partout les mœurs et les lois et donné
la sanction inestimable du sentiment religieux aux Å“uvres