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184 • AUTEL D'AUGUSTE A LYON. le sens du Rhône à la Saône : ce qui fait s'étendre cetle der- nière sur la place Saint-Pierre (1). Mentionnons aussi la découverte faite par M. Renaud, directeur des travaux du gaz, qui retrouva, dans toute la longueur de la rue Mercière, le quai antique servant de voie romaine, pavé de gros blocs de granit gris irréguliers et bordé de trois rangs de pierres de Choin de Fay de quatre pieds de long sur deux de large (2). Ces découvertes démontrent d'une manière certaine que la jonction des deux fleuves aux Terreaux formait une masse d'une très-grande étendue, et que l'île où est maintenant Saint-Nizier était séparée de la colline Saint-Sébastien, par un courant d'une largeur plus que suffisante pour que les anciens aient donné le nom de confluent a l'ensemble de tous les points de jonction de nos deux rivières, en commençant par le premier que les découvertes et les nouvelles études nous forcent a reconnaître pour un des plus considérables a l'époque romaine. Il serait impossible, en effet, que les anciens n'eussent donné le nom de confluent qu'a la troisième rencontre des deux fleuves, rencontre qui n'a jamais eu l'importance de celle qui avait lieu après la dernière île, et ne l'eussent pas donné à la première, au moins aussi considérable que celle d'Ainay, ce que semble démontrer les différentes découvertes que nous venons de citer. L'erreur, où les historiens sont tombés relativement au point où était le confluent, provient de ce qu'ils n'ont jamais étudié le terrain de la presqu'île de Lyon, et que voyant le (1) Artaud, Lyon souterrain, page 191. (2) Artaud, Lyon souterrain, page Ã80. Nous pourrions ajouter que M. Dubost architecte, faisant faire une excavation dans la rue de la Barre, à l'angle de la rue des Marronniers, a retrouvé des travaux appartenant au pont de la Guilloticre et commençant à la place Léviste. Tout ce côté du Rhône étant de formation moderne, on n'y rencontre pas de vestiges antiques.