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                      AUTEL D'AUGUSTE A LYON.               183

 avons eu la preuve, l'an passé, lors de l'établissement des
 canaux dans les rues Lafond et Puits-Gaillot, nous avons exa-
 miné avec soin la nature de ce terrain qui n'est autre qu'un
 remblai jeté sur le gravier du Rhône qu'on reconnaissait par-
 faitement à une grande profondeur.
    La largeur de ce passage du Rhône à l'époque romaine
 peut être difficilement précisée, mais cependant, elle pou-
 vait être a peu près déterminée par la découverte des mo-
 numents retrouvés de chaque côté. L'un trouvé au nord, est
 un cippe (1) découvert dans la cour de la maison Imbert,
 rue Sainte Catherine et l'autre est une inscription en l'hon-
neur de Pompeius (2), trouvée au midi a l'angle de la rue
Pisay.
    Nous ne voulons pas dire que les eaux s'étendaient jusqu'à
ces deux monuments, mais nous pouvons regarder comme
très-probable qu'ils etaientplaces sur les bords de ce confluent
devant avoir alors une largeur au moins quatre fois plus con-
sidérable qu'au moyen âge. Cette opinion appuyée sur des
preuves matérielles irrécusables va recevoir une nouvelle
force par les découvertes que nous allons citer, et qui éta-
blissent, que sur toute l'étendue de la presqu'île, la distance
entre les deux fleuves était à peine la moitié de ce qu'elle
est aujourd'hui.
   M. Denave, creusant les fondations de l'hôtel du Nord,
rue Lafont, a trouvé l'angle que formaient les eaux allant au
midi. Par conséquent, le Rhône s'avançait de ce côté jusque
sur le terrain où est aujourd'hui une partie du Grand-
Théâtre (3). Ajoutons à cette découverte celle de M. Dubois
trouvant a la place du Plâtre les marches d'un port allant dans

  (1 ) Musée lapidaire n° 304"
  (2) Musée lapidaire n° 969.
  (3) Artaud, Lyon souterrain, page 195.