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444 EXPOSITION DE 1 8 5 7 . tiste à Lyon ? Si le temps et l'espace qui nous sont accordés nous le permettaient, nous aurions bien des choses à lui dire sur un semblable sujet. Qu'il lui suffise de savoir qu'en pour- suivant la roule où elle est engagée pour le moment, son avenir tout entier d'artiste est en jeu de la plus inquiétante façon. Le savoir profond, l'habileté très-grande et la puis- sance de modelé qui distinguent le portrait de M. Tyr se montreraient encore mieux s'il n'avait pas eu la pensée mal- heureuse de faire enlever la tête de son modèle sur un fond bleu, qui donne aux contours quelque chose de sec et de dur que sa peinture ne comporte pas ordinairement. Dans un autre système, nous avons remarqué le portrait de femme de M. Bonirote, peint avec une franchise et une virilité que les autres productions de cet artiste ne nous avaient pas aussi bien révélées jusqu'à présent. Le contraste entre ce vigoureux portrait et le Jean Gerson du même auteur est frappant, quelque bien traité que soit au reste ce sujet emprunté à l'un des plus intéressants chapitres de nos annales lyonnaises. Citons encore le portrait d'homme par M. Chaîne et les deux portraits de M. Roland, fins, exacts et moins éclatants que ne le voudrait l'effet nécessaire dans une exposition, la Fantaisie et le portrait de M. Louis Carrey, par M. de Serres, La Rose, ancien soldat du guet, par M. Thierriat, le Cen- tenaire, par M. Jules Laure, et, parmi les quatre portraits d'homme par M. Teissier, celui qui porte le n° 587. Au moment d'écrire les dernières lignes de ce compte- rendu, nous nous apercevons que malgré tout le soin que nous avons mis à compulser le livret de notre exposition, beaucoup de tableaux remarquables ont échappé à notre ap- préciation, c'est ainsi que nous avions oublié VIntérieur de cour d'un peintre belge, M. Van Moër, qui unit à une bonne lumière, franchement distribuée, des parties d'ombre pleines de vigueur sans être noires ; la Montée de Capri et le Pèle-