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206 L'ACADÉMIE DE LYON à Lyon ; il était associé de l'Académie et lut devant elle plusieurs mémoires où il expliquait les plans et les dessins des grands monuments qu'il faisait construire, de l'Hôtel- Dieu a Lyon et de l'église Sainte-Geneviève a Paris. A côté d'un grand architecte, voici un peintre du plus grand mérite, Jean-Jacques de Boissieu, célèbre par ses pe- tits tableaux dans le genre flamand, par ses dessins au lavis, et surtout par ses gravures à l'eau-forte. On admire son talent si naïf et si vrai, sa touche si fine et si spirituelle et les effets si bien sentis de son burin vigoureux. Par ses con- naissances approfondies des procédés des peintres flamands et hollandais, Boissieu exerça une grande influence sur plu- sieurs peintres ses contemporains et ses successeurs, et il eut l'honneur d'être le père de cette école lyonnaise qui de- vait, au XIXe siècle, jeter un si grand éclat sur notre ville et sur notre Académie. Mais je trouve réunie, et je ne séparerai pas, la double gloire des lettres et des sciences dans quelques nobles fa- milles lyonnaises, où elle s'est transmise comme un héri- * tage plus précieux que les richesses et que les dignités. Tels furent les Dugas, tels furent les Mathon de la Cour et sur- tout les de Fleurieu. Pendant près d'un siècle, les de Fleurieu sont l'ornement de l'Académie et contribuent 'a étendre au loin sa renommée. Ils entretiennent des relations avec tous les plus savants hommes de l'Europe ; ils sont les corres- pondants, les hôtes, les amis de "Voltaire et de Rousseau ; leurs salons sont ouverts a tous les gens de lettres. Où sont aujourd'hui ces salons littéraires, auxiliaires si précieux d'une académie ? Enfin les de Fleurieu par leurs largesses augmen- tent la valeur ou le nombre des prix de l'Académie et attirent de loin les concurrents. Parcourez les lettres de Voltaire, que de grâces, de prévenances, d'amabilités de toute sorte, en prose et en vers, pour la famille des de Fleurieu ! Le père, président