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                     LE PÈRE DE I,A CHA.1ZE.                    131

rendre inefficaces d'avance par leurs plaintes ceux qui souffrent
avec amertume et impatience la concorde de la puissance pon-
tificale et du pouvoir royal, si nécessaire au monde chrétien et
à la religion.
   Je supplie Votre Paternité de daigner me recommander à Dieu
pendant la célébration du saint Sacrifice, etc.

 • P. S. Au moment où je signais cette lettre, j'ai reçu la visite
de Monseigneur le Nonce, accompagné de l'archevêque de Paris ;
j'ai parlé à l'un et à l'autre de ces deux affaires , sur la pre-
mière relative au droit du Roi, Monseigneur le Nonce m'a semblé
persuadé et abonde dans mon sens ; j'espère bientôt, en ce qui
concerne l'autre, qu'il ne me sera pas très-difficile de lui dé-
montrer la vérité que je lui ai déjà fait entrevoir. »
   On doit sincèrement regretter, dans l'intérêt de la vérité his-
torique, que la plupart des lettres du confesseur du roi, sur cette
mémorable question, n'aient pu échapper à l'injure du temps.
Mais celle qui précède ne suffit-elle pas pour démontrer jusqu'à
l'évidence la parfaite loyauté de Louis XIV, sa confiance entière
dans la justice de son droit ; ne prouve-t-elle pas combien il
avait à coeur de résoudre cette question par les seules voies lé-
gales, et quelle importance réelle il attachait à cette prérogative
de la couronne ?
   Pour essayer de mettre un terme aux maux sans nombre qui
affligeaient l'Eglise, les prélats français se réunirent en assem-
blée en 1681. Différents brefs du Pape, qui soutenait l'élection
des religieuses de Charonne, provoquèrent cette réunion.
   Comme il ne s'agissait, d'un côté, pour la cour de Rome, que
d'une question de temporel, laissée intacte de fait par le roi,
puisqu'il ne toucha jamais une obole provenant des bénéfices va-
cants ; de l'autre, que d'une question de discipline qui ne pouvait
compromettre en rien la foi, de quelque manière qu'elle fût ré-
solue, le clergé de France n'hésita pas : il fut unanime à défendre
la cause royale.
  Dans un discours habile et plein de faits à l'appui de sa thèse
en faveur de la régale, l'archevêque de Reims soutint que ce