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LE PÈRE DE I,A CHA1ZE. 51 tent, pour ce qu'elle estimoit et aymoit de cœur toutte nostre Compagnie, qu'elle a toujours favorisée de sa protection dans touttes les occasions qu'elle en a eu ; sa maladie qui a esté une fièvre maligne accompagnée d'un abcez dans la capacité de la poitrine intérieure (sic), nous l'a ravie dans trois jours, la veille de nostre patriarche saint Ignace. Elle m'avoit promis, peu de jours auparavant, d'aller à Paris pour gaigner les indulgences et faire ses dévotions dans l'église de notre maison professe. Dieu en a disposé autrement. Vostre Paternité ne trouvera pas mau- vais que je la prie de vouloir bien, en faisant ses compliments de condoléance au Roy, luy offrir un nombre de messes pour le repos de l'âme de la feue Reyne, quoy qu'elle aye mené une vie si sainte que nous avons lieu de croire qu'elle en reçoit pré- sentement la recompanse devant Dieu. C'est la grâce que vous demande celuy qui est très-respectueusement et dans la parti- cipation de ses SS. SS. (1), Mon Très-Révérend Père, De Vostre Paternité, etc. Le Général s'empressa, aussitôt après avoir reçu cette lettre, d'adresser au roi et au dauphin les compliments d'usage. Le confesseur lui rend compte en ces termes de l'effet produit par ses deux missives. A Fontainebleau le 30 septembre 1683. Mon Très-Révérend Père, Le roy a receu très-agréablement la lettre de Vostre Paternité, sur la mort de la Reyne, que je luy ay présentée, il n'y a que deux jours. Sa Majesté vient de m'en donner la réponse par la- quelle Vostre Paternité connoistra combien le compliment qu'elle luy a fait luy a esté agréable, Sa Majesté ayant pris soin de dire elle-mesme à son secrétaire, en ma présence, tout ce qu'elle trouvera dans cette obligeante réponse. Monseigneur le Dauphin a aussi receu avec beaucoup d'honnesteté, et de tesmoignages d'estime, la lettre que Vostre Paternité luy a escrite sur ce niesme sujet. Il en a aussi tost ordonné la réponse, mais comme il) Ces abi-éviations signifient : Suints Sacrifices.