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LE PÈRE DE LA CHA1ZE. 505 cœur et en secret, l'homme du monde qui est le plus cordialement, Monsieur, Vostre très-humble et très-obéissant serviteur, FR. DE LA CHAIZE. Spon répondit par une longue lettre, dans laquelle il faisait un habile exposé de la religion protestante, en s'efforçant de démon- trer qu'elle est de tous points conforme aux saintes écritures, et que s'il y a quelque chose de nouveau dans le monde, c'est bien plutôt le catholicisme. Cette lettre eut parmi les protestants un succès prodigieux ; ils l'imprimèrent nombre de fois, et la répan- dirent à profusion dans le Languedoc, la Guyenne, la Saintonge, la Hollande, etc. Comme on le pense bien, le Père de la Chaize ne répondit pas à Spon ; une polémique de ce genre n'eût pas convenu à son rôle ; mais Arnauld, qui n'avait pas les mêmes raisons de garder le silence, adressa une éloquente et énergique réponse au savant lyonnais (1). Ce grand esprit, malgré ses erreurs, était un des premiers logiciens de son siècle ; avec la puissance de sa dialec- tique, l'étendue de ses connaissances, il s'attacha à démontrer par des arguments irrésistibles, la supériorité, la vérité et l'an- cienneté de la religion catholique. Sa réponse resta sans réplique. Quoi qu'il en soit, au témoignage de Vaillant et de Spon, sur la science archéologique du Père de la Chaize, ajoutons celui de M. de Boze. Suivant lui, « la connaissance des médailles doit au Père de la Chaize une partie des progrès qu'elle a faits au XVIIe siècle. C'est sur le témoignage qu'il rendit au Roi de l'utilité et des agréments de cette occupation, que ce prince la jugea digne d'entrer dans les délassements de la royauté. » Malgré son âge avancé, le Père était fort assidu aux séances de l'Académie, et il ne s'y rendait jamais sans annoncer quelque nouvelle découverte en médailles, figures antiques, urnes, pierres gravées, inscriptions de tout genre (2). (1) 26 octobre 168. (44 pp. in-4°.)k (2) Voir VËloge du Père de la Chaize, par de Boze.