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402 TU; L'EMPLACEMENT DE L>JNNA. pas même permis d'hésiter. C'est incontestablement Belleville dont nous avons énuméré les titres aussi nombreux que décisifs. Cette nouvelle station avait le double avantage d'être le point de jonction d'une autre voie romaine et de posséder sur la Saône un port auquel venait aboutir cette voie secondaire. C'est probablement a cette réunion de cir- constances que la position de Belleville dut la préférence qu'elle obtint sur son aînée. Mais comme elle avait, d'un autre côté, l'inconvénient d'allonger beaucoup trop l'étape de Lug- dunum h Lunna, on partagea la distance en deux parties égales en établissant une nouvelle station à Jssa-Paulini, petite ville qui devait exister antérieurement. Et voila, com- ment l'ordre des stations se trouva complètement changé dans l'Itinéraire d'Antonin dont la création est plus récente que celle de la Carte d'Agrippa, ainsi que Mannert l'a dé- montré. Les choses ont donc dû se passer comme nous les rappor- tons et comme nous croyons en être certain, par la raison qu'en contestant notre affirmation, toute autre supposition nous rejetterait dans un dédale inextricable et sans issue où nous ne ferions que nous heurter contre des impossibilités. En adoptant notre explication, toutes les difficultés dispa- raissent. La Carte et l'Itinéraire jusqu'alors inconciliables se trouvent avoir tous les deux raison, mais a des époques différentes. Non seulement la lutte a cessé entre eux, mais ils s'accordent aussi parfaitement avec les indices et les faits que nous ont révélés les fouilles de 1853. Nous avons donc pu résoudre enfin cette interminable question qui semblait renaître de ses cendres, et cela, tout en respectant religieu- sement le texte des deux documents dont nous ne pensions pas pouvoir nous écarter. Rien de plus facile en effet, dans ce genre de discussion, que de déclarer des chiffres fautifs et de n'en tenir aucun