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SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS. EXPOSITION DE 1857. En reprenant aujourd'hui dans la Revue le compte-rendu de l'exposition que nous avions seulement abordé dans le précédent numéro, nous parlerons en premier lieu du tableau nouvellement placé de M. Armand Leleux. Ce tableau dans lequel on retrouve cette exactitude des types et cette justesse de la lumière ambiante qui ont valu une si belle réputation à son auteur, représente une fontaine publique dans une petite ville de la Suisse allemande ; autour de cette fontaine, trois jeunes filles vêtues de costumes pittoresques, jasent en lavant leur linge, avec, un jeune garçon, qui les agace de propos malins, suivant l'usage ordinaire des pe- tites villes. Dans cette donnée qui prêtait facilement à une com- position gracieuse, M. Leleux a produit avec un intérêt véritable une scène charmante où la •vérité de l'ensemble et la grâce des détails se réunissent pour impressionner agréablement le spec- tateur. Peut-être aurait-il mieux valu que les figures des trois laveuses eussent été posées de façon à ce que leurs visages riants fussent mieux en vue, mais en les plaçant ainsi qu'il l'a fait de trois quarts perdu, M. Leleux s'est créé une difficulté dont il a triomphé très-habilement. L'expression de malice de la jeune fille qui parle, les yeux levés sur le jeune garçon, et la modestie avec laquelle sa compagne tient les yeux baissés sur la seille qui se remplit, sont rendus avec une telle exactitude qu'il n'y a pas moyen de s'y tromper. Si nous voulions nous livrer à une appréciation détaillée de cette toile, nous pourrions insister sur une foule de remarques qui se rattachent à la manière si connue de M. Armand Leleux, disons seulement que la lumière, 48