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AU XVIIIe SIÈCLE. 207 de la Cour des Monnaies, trois fois prévôt des marchands, a été secrétaire perpétuel de la classe des belles-lettres, et son fils aîné Antoine de la Tourrette, secrétaire de la classe des sciences jusqu'en 1793. La Tourrette faisait de la bota- nique en grand seigneur ; des arbres de tous les pays , des plantes rares, cultivées a grands frais, attiraient tous les étrangers dans son parc et son château de l'Arbresle. Rousseau, dont on connaît le goût pour la botanique, se lia étroitement avec la Tourrette. De la Grande-Chartreuse où ils étaient allés herboriser ensemble, il écrit à Du Péron : « Que n'êtes-vous des nôtres, vous trouveriez dans notre guide un botaniste aussi savant qu'aimable, qui vous ferait aimer toutes les sciences qu'il cultive. » C'est a La Tourrette qu'il adressa ses lettres sur la botanique et cette lettre si noble où il souscrit pour la statue de Voltaire. Mais le membre le plus illustre de cette famille fut le comte de Fleurieu, frère de La Tourrette. Astronome, in- génieur, marin savant et habile et grand administrateur, il introduisit divers perfectionnements dans la marine ; direc- teur-général des ports et des arsenaux, il contribua au succès de la guerre d'Amérique. En 1791, pendant quelques mois il fut ministre de la marine, et il eut l'honneur d'avoir été choisi par Louis XVI pour gouverneur de l'enfant royal ré- servé a de si grandes infortunes. Le comte de Fleurieu est mort sous l'empire en 1810, sénateur, membre de l'Institut et du bureau des longitudes. Rappelons en passant qu'un autre ministre de Louis XVI, Roland de la Platière, est sorti du sein de l'Académie de Lyon. A côté des de Fleurieu, plaçons les Mathon de la Cour. Le père Jacques Mathon de la Cour fut un mathématicien et un philosophe. Dans un concours de l'Académie de Berlin où Bernouilli remporta le prix, il eut l'honneur de partager l'ac- cessit avec Euler. Il travaillait à répandre le système de