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                            VOYAGE A VIENNE.                                  387

    Pourtant, il ne faut pas conclure de ce qui précède, que
l'instruction manque à Vienne. Les classes élevées y ont
toutes les connaissances el tous les genres de distinction

C'est donc à celte capitale, en particulier, que s'applique ce qu'on vient
de lire sur ce peuple facile à conduire et dévoué à ses gouvernants qui
s'appliquent à lui faire un bonheur à son goût et à leur usage. Ailleurs,
dans d'autres parties de l'empire autrichien, semble s'éveiller cet esprit
d'examen et de lutte qui possède le monde : la lumière se fait. Voilà des
diètes provinciales qui demandent que ce grand élément de la bourgeoisie,
qui fait les sociétés de nos jours, entre, avec droit de parole et de vote,
dans leurs assemblées délibératives. Ces mêmes diètes repoussent les corvées
et la dime.
    Enfin, il y a peu de jours que la Gazelle de Cologne contenait ce re-
marquable article :
    « On écrit de Prague, à la date du 20 mars :
    « Les états de Bohême pourraient bien, d'ici à peu de temps, se trouver
 en conflit sérieux avec le gouvernement, conflit qui ne manquerait pas
d'exercer une grande influence sur l'avenir politique de l'Autriche. Dans
le but de résister aux empiétements et aux attaques toujours renouvelées
contre leurs droits et contre leurs privilèges, les États ont nommé, il y a
quelques années, une commission choisie dans leur sein, pour ta sauvegarde
de leurs droits comme États, et l'ont chargée de faire un travail dans lequel
 ces droits seraient appuyés sur des documents authentiques et officiels. La
 commission vient d'achever ce travail qui présente des résultats très impor-
tants, car il prouve que l'ancienne constitution de la Bohême, même après la dé-
 faite de Weisseinberg, en 1621, n'a pas cessé d'exister; et quoiqu'elle
 apporte moins de restriction à l'autorité monarchique que celle de la Hon-
 grie, elle a été en plein exercice jusqu'au règne de Marie-Thérèse ; et
 si elle n'a pas été pratiquée de facto, le serment prêté par les Empereurs, à
 leur couronnement, prouve qu'elle n'a pas cessé d'exister de droit, La com-
 mission établit ses droits, réclame leur pleine exécution, et invoque même
 comme une garantie l'article r3 de l'acte de la Confédération germanique, et
 les articles 54, 55 et 56 de l'acte final du Congrès de Vienne.
     « Le rapport de la commission devait être lu aux Etats, au mois d'avril;
 mais le gouvernement, qui est parvenu à s'en procurer la copie, veut, à toute
 force, prévenir la lecture de ce rapport, l'agitation qui en résulterait ; il serait
  possible qu'il songeât à renvoyer, par acte d'autorité, les étals chez eux. Cette