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                           DÉ LA FOI.                          229

 la vanité est semée , cultivée et récoltée dans le Monde.
   Qu'ils sont à plaindre les cœurs qui, dès leur jeunesse, ont
 mis leur joie dans la vanité ! ils ne trouvent plus ensuite de
saveur dans la vertu ; et c'est ce qui les en éloigne si long-
temps       11 n'y a plus que la douleur qui puisse renouveler
leur être !
   L'humilité est, au reste, la raison de toute grandeur. J'ai vu,
soit dans le peuple, soit dans les familles élevées, que les
races vertueuses donnaient des hommes supérieurs pour le
travail, pour la pensée, pour la vertu, et même aussi pour la
beauté. Ces tiges vertes sont les seules qui portent des fleurs
et des fruits! La dégradation de l'espèce devient donc, com-
me la vanité et l'ennui, une cause préventive du Monde. La
première nous en fit naître sujets, les deux autres nous y
font entrer.
   Ceci est donné sans préjudice des septs péchés nommés dans
le chapitre précédent, lesquels, comme j'avais l'intention de
le dire avant tout, sont les sept sources du Monde.

   Le Monde renferme autant d'ignorants que de savants, de
malheureux que d'opulents, d'intéressés que de prodigues, de
gens grossiers que d'esprits fats ; il se remplit de toute cette
foule dorée ou déguenillée qui roule d'un autre côté que-
Dieu. Dieu absent et le moi présent, les sentiments méprisés,
mais le plaisir adoré, l'indifférence et la cupidité, tel est l'en-
seigne du Monde. Seulement le beau-monde ne voudrait pas
qu'on regardât les scélérats comme siens ; ce sont eux ce-
pendant qui possèdent le mieux ses maximes et en condui-
sent les conséquences jusqu'au bout.
   Car voilà ce que les principes émis en haut deviennent
lorsqu'ils arrivent en bas! Cependant il reste celte différence
entre la populace et le beau-monde, c'est que dans le second,
l'homme s'est toujours distingué par la politesse, cette belle