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« ce qu'il aimait, suffisait pour être bien accueilli ; il ne
« voulut jamais d'autre consigne. »
  En cette même année 1854, ^;V v m e de Saint-Etienne
perdait un littérateur distingué, Aimé Royet. Dans les
pages qu'il lui a consacrées (1), Victor Smith raconte
qu'Aimé Royet avait fondé le premier journal de Saint-
Etienne, le Mercure ségusien, pour lequel il avait obtenu
une certaine collaboration de son ami Jules Janin. Il avait
appelé à la direction du Mercure un remarquable poète,
Aimé de Loy, aujourd'hui oublié, à qui il avait assuré ainsi
une existence aisée. « De concert avec de Loy, il créa la
« Revue de Saint-Etienne, entreprise aussi courageuse que
« désintéressée. Cette revue, qui eut l'honneur de la colla-
« boration de Nodier, succomba pour deux raisons qui
« n'avaient pas arrêté l'intrépidité de ses fondateurs : le
« public ne lui donna que des sympathies, et cela ne suffit
« pas. Puis la difficulté est plus grande qu'on ne pense
« d'une rédaction à la fois sérieuse, continue et fixe.
  Aimé Royet publia de nombreux articles dans la Revue
du Lyonnais, dans ïArtiste ; il eut même son entrée aux
Débats, et, après une course en Italie, il fit imprimer Un
voyage à Rome.
  Victor Smith finit par se lasser de ce défaut d'occupations
professionnelles. Le 15 novembre 1855, il écrivait à son
père : « Je suis dans un état indicible et qui ne peut se
« perpétuer. Jamais l'oisiveté ne m'avait tant pesé. Jamais
« la pensée que je me prépare un avenir impuissant et
« stérile ne m'avait déchiré à ce point. J'accepterais aujour-
« d'hui la place qu'on voudrait bien me donner, la.der-



  (1) Lyon. Aimé Vingtrinier, 1854.