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vicTOK s M ri'H 477 « ce qu'il aimait, suffisait pour être bien accueilli ; il ne « voulut jamais d'autre consigne. » En cette même année 1854, ^;V v m e de Saint-Etienne perdait un littérateur distingué, Aimé Royet. Dans les pages qu'il lui a consacrées (1), Victor Smith raconte qu'Aimé Royet avait fondé le premier journal de Saint- Etienne, le Mercure ségusien, pour lequel il avait obtenu une certaine collaboration de son ami Jules Janin. Il avait appelé à la direction du Mercure un remarquable poète, Aimé de Loy, aujourd'hui oublié, à qui il avait assuré ainsi une existence aisée. « De concert avec de Loy, il créa la « Revue de Saint-Etienne, entreprise aussi courageuse que « désintéressée. Cette revue, qui eut l'honneur de la colla- « boration de Nodier, succomba pour deux raisons qui « n'avaient pas arrêté l'intrépidité de ses fondateurs : le « public ne lui donna que des sympathies, et cela ne suffit « pas. Puis la difficulté est plus grande qu'on ne pense « d'une rédaction à la fois sérieuse, continue et fixe. Aimé Royet publia de nombreux articles dans la Revue du Lyonnais, dans ïArtiste ; il eut même son entrée aux Débats, et, après une course en Italie, il fit imprimer Un voyage à Rome. Victor Smith finit par se lasser de ce défaut d'occupations professionnelles. Le 15 novembre 1855, il écrivait à son père : « Je suis dans un état indicible et qui ne peut se « perpétuer. Jamais l'oisiveté ne m'avait tant pesé. Jamais « la pensée que je me prépare un avenir impuissant et « stérile ne m'avait déchiré à ce point. J'accepterais aujour- « d'hui la place qu'on voudrait bien me donner, la.der- (1) Lyon. Aimé Vingtrinier, 1854.