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OUYMK S DU TKMPS PASSÉ 499 celui du voisin, sans avoir à craindre les empiétements de ses confrères, ni l'arrivée intempestive de l'étranger: pasde concurrence ni sur le marché des produits ni sur le marché du travail. Cette idylle industrielle on pourrait croire qu'elle a existé si l'on se contentait de collectionner sur fiches les minutieux statuts qui déterminaient le nombre d'apprentis (et parfois d'ouvriers) alloués à chaque maître, le taux des marchandises et des salaires, les heures de tra- vail et de vente, la distribution équitable des matières pre- mières. Mais, — il ne faut pas se lasser de le redire, — entre la loi écrite et le rêve il v a place pour la réalité. Aujourd'hui même si l'on n'étudiait la condition des ouvriers que dans notre législation ouvrière et dans les rapports des inspecteurs du travail, on s'exposerait à com- mettre de singulières erreurs : qu'on aille seulement passer deux heures dans une usine quelconque et l'on verra ce qu'y deviennent les lois sur le travail des femmes et des enfants ! Il n'en allait pas autrement au xv c et au xvi siècle.» Et déjà aussi existait la question sociale que beaucoup croient issue de l'antagonisme actuel créé par le régime capitaliste. Elle eut autant d'acuité intrinsèque que de nos jours si elle fut moins générale, la population ouvrière étant moins dense. «ALvon, nous dit M. Hauser, à la suite d'une famine s'élevèrent un tas de populaire et se nom- moient artisans ». Cette secte « artisane », formidable asso- ciation des petits, s'oppose aux « plus gros », comme dans les villes d'Italie le popjlo mimtlo se révolte contre le popolo crasso. Le roi, en 1520, leur défend de prendre ce titre collectif d' « artisans de Lyon ». Mais ils conservent secrè- tement leur organisation et en 1529, à la suite d'une nou- velle famine, ils font une révolution. Des afHches posées aux places et aux carrefours convoquent le peuple, à jour