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                 CHRONIQUE D'AVRIL 1 8 9 9                43)

familles d'Irlande. M. le baron de Slane s'était installé,
pendant un congé, au retour d'une longue croisière dans
les mers de Chine, à Villefranche, où il surveillait l'éduca-
tion de ses fils, élèves alors au collège de Mong'ré, aujour-
d'hui officiers de marine comme leur père.
   Le 6 avril, meurt M. Joseph Grégori, compositeur de
grand mérite, professeur de musique au lycée Lalande, à
Bourg, et organiste de Notre-Dame. Ancien élève de
l'École de musique religieuse Niedermeyer, Joseph Grégori
avait mis en musique plusieurs poèmes de Musset, entre
autres Roi la, où la puissance des accents alterne avec une
grâce vaporeuse, le Carnaval bressan, dont le motif popu-
laire est emprunté à une vieille chanson d'amour bres-
sanne. M. Joseph Grégori avait été désigné souvent comme
membre du jury du Conservatoire de Lyon.
   Deux familles de politiciens sont frappées le même jour,
8 avril ; Mme Thevenet, mère du sénateur, meurt à
Lyon ; Mme Burdeau, mère de l'ancien député du Rhône,
s'éteint à Cluny.
   Le 10, encore un artiste que la mort nous enlève,
M. Widor, organiste de Saint-François-de-Sales qui tint
cet emploi pendant quarante ans, avec le talent le plus réel
et le plus fin.
   M. Widor était le père du greffier en chef de notre
Cour d'appel, et de M- Charles Widor, le compositeur bien
connu, l'auteur si applaudi de la Korrigane et de plusieurs
beaux drames lyriques.
   Une triste nouvelle nous est apportée le 11 avril, du
golfe Juan ; M. Louis-Frédéric" Benoit, architecte lyonnais
bien connu, y meurt d'une pneumonie. M. Benoît s'était
retiré, depuis 10 ans, sur les bords de la Grande Bleue qui
berçait encore ses rêves d'artistes et caressait mollement ses