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               DU CHAKCELII.K MICHEL DE L'HOPITAL                         31

Couleuvre, dont les chemins étaient défoncés, et « pires
que la voie des enfers ». A partir de Moulins, le cortège
suivit la grande route de Paris à Lyon. La duchesse était
accompagnée de ses huit filles d'honneur et de leur gouver-
nante, de son chancelier, du poète Delbène et des autres
officiers attachés à son service, d'une garde armée, de
pages, de laquais, et même»de bouffons, qui s'essayaient à
égayer leur maîtresse ; d'ailleurs, il faut bien le dire,
Marguerite était à peu près consolée déjà de la mort de son
frère; rien du moins, dans le récit de l'Hôpital, ne laisse
seulement soupçonner que ce voyage avait suivi de si près
un événement tragique.
   Marguerite passa quelques jours à Lyon, et en partit la
veille de Noël, le dimanche 24 décembre 1559 ( 1 ) . Elle
prit le chemin de Marseille, où le duc de Savoie vint
au-devant de sa femme. Là, le cortège se divisa : le duc et
la duchesse s'embarquèrent avec une partie de leurs gens,
tandis que les autres suivaient la voie de terre ; tout le
monde se retrouva à Nice, où la nouvelle duchesse de
Savoie reçut un accueil triomphal.
   Le récit de l'Hôpital est daté de cette ville. L'intention


   (1) « Au moys de décembre, bien dix jors avant Noël, le dimenche,
Madame Marguerite de France, duchesse de Savoye et de Berry, arriva à
Lyon, accoutré elle et son train de dueil ; et puis, le dimenche avant
Noël [24 décembre], elle délibéra de s'en aller, et partit pour aller
trouver Monsieur de Savoye à Nice, où elle fut malade quelque temps ».
(Des choses plus notables advenues à Paris, à Lyon et autres villes, en
Van 155c) et i$6o, dans Louis Paris, Négociations, Lettres et Pièces diverses
relatives au règne de François II, p. 794 et suiv.). D'après ce récit, la
duchesse de Savoie serait restée huit jours à Lyon, en comptant celui
de l'arrivée et celui du départ ; d'après l'Hôpital, elle y aurait séjourné
cinq jours entiers (integros) ; à un jour près, les deux textes sont d'accord.