Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
éO             CHRONIQUE DE DÉCEMBRE         1898

jeté le cri d'alarme. La place des Hospices s'offrait à Puvis
de Chavannes; M. Sabran et toute la Commission des
Hospices, qui ne compte que de braves lyonnais, réclamaient
l'honneur de recevoir le nom de Puvis dans ce jardin où
l'on entrevoyait déjà la statue du maître. Le Conseil muni-
cipal s'est incliné et a donné Puvis de Chavannes aux
Brotteaux. Sur la jolie place, dans ce square paisible et fleuri,
plein de verdure, le maître aura un cadre comme il l'eût
rêvé.
   Nous comptons encore sur les Lyonnais dignes de ce
nom quand nos édiles auront à s'occuper de cette folie
sacrilège qui consisterait à établir de grossières échoppes
sur notre vieux pont de la Guillotière, pour la plus grande
satisfaction d'un entrepreneur. Lyon n'a nul besoin d'un
Pont des Soupirs et tient à conserver à ses beaux fleuves
leur perspective unique au monde.

                                *
                               **

   J'ai cité Puvis de Chavannes ; le grand peintre a eu les
honneurs de plusieurs séances au Conseil municipal, qui
devait accepter le legs splendide qui lui est fait pour ses
Musées, en même temps que Mmc veuve Meissonier nous
offrait, en legs, une collection merveilleuse des Å“uvres de
son mari. C'est une aubaine providentielle pour les fervents
de l'Art et du Beau.
   Ceux-ci, du reste, ont eu en décembre plusieurs exposi-
tions à admirer : exposition des œuvres de Bidauld, le
regretté maître, le peintre exquis du Bugey et de la Dombe ;
exposition de jeunes : Lambert, Piot, Yung, Montagnon,
Devaut, Blin. On travaille ferme dans les ateliers en vue
du prochain salon. Au Palais de la Bourse, on nous offre