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47^                     \ ICTOR SMITH

« nière place de substitut dans le dernier trou du monde. »
    Il fut nommé juge au tribunal de Saint-Etienne, le
28 juin 1856. Douze ans d'exercice de judicature n'avaient
pas modifié ses goûts de jeunesse, lorsqu'il écrivait à son
père en janvier 1869 : « Jeudi, un procès de presse ; le
« malheur veut que je sois au nombre des juges. J'aime-
« rais beaucoup mieux être le plus oublié des bibliothécaires
« perdu dans la plus obscure des bibliothèques, que magis-
« trat chargé de semblables besognes. »
   Les loisirs de ses fonctions étaient consacrés à ses études
littéraires et artistiques. Sa correspondance, ses nombreuses
notes sur ses lectures, sont pleines d'intéressantes apprécia-
tions qui mériteraient d'être publiées.
    M. Descreux, secrétaire de la mairie de Saint-Etienne, fit
paraître en 1868 ses Notices biographiques stéphanoises. Victor
Smith s'empressa de les lire, et voici ce qu'il en disait, trois
jours après leur apparition. D'abord, il pense qu'un tel
travail ne pourrait « être mené à bien qu'à la condition
« d'être entrepris par des personnes de différentes spécia-
« lités correspondant aux aptitudes qu'ont révélées les per-
« sonnes dont on raconte la vie. » Puis il ajoute : « Quoi
« qu'il en soit, cette collection de biographies est intéres-
« santé, et je trouve un certain plaisir à la lire. Quelques
« noms manquent : de Loy aurait demandé trois ou quatre
« pages ; l'avocat Voilquin une ou deux ; une page, le
« rubanier Bancel, remarquable inventeur, dit-on ; une
« demi-page, Gérentet, pour sa fin héroïque ; une page,
« le père Neyron, pour sa bonté, sa bonhomie stéphanoise,
« sa charité toute naturelle, sans façon, sans montre, sans
« calcul. »
    C'est à Victior Smith, habile appréciateur des oeuvres
d'art, que l'on doit les notices sur deux artistes distingués