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                P1ERRK PUVIS DE CHAVANNES                 269

   Il termina ses classes à Paris, au Lycée Henri IV, se pré-
parant à l'Ecole polytechnique qui devait lui permettre de
devenir ingénieur des mines, comme son père. Une grave
et longue maladie survenue à la veille des examens d'admis-
sion lui fit abandonner tous projets d'avenir.
   Après deux années de repos, Puvis de Chavannes fait un
premier voyage en Italie ; un vrai voyage de noces, banal
et vide au possible, à son aveu, « en compagnie d'un jeune
ménage que le passé n'intéresse pas beaucoup, que l'avenir
n'inquiète guère et qui jouit avec sérénité du présent. »
   De retour en France il déclare qu'il veut être peintre et
il entre dans l'atelier d'Henri Scheffer, le frère d'Ary.
« J'y aurais appris sérieusement mon métier, dit-il, si
le métier tel qu'on me l'enseignait m'avait réellement inté-
ressé. N'y trouvant pas ce que je cherchais, c'était en ama-
teur que je travaillais ; et, à la fin de 1847, je n'étais pas
plus familiarisé avec la technique de la peinture qu'avec
l'argot spécial aux rapins. Un incident en donnera la
mesure. J'étais allé, cette même année, passer mes vacances
à Mâcon. Chez mon beau-frère et dans les maisons d'amis
je voyais parfois Lamartine. Un jour, en visite, je me
rencontre avec la femme du poète. Très aimable, elle lie
conversation avec moi. — Vous faites de la peinture,
Monsieur ? — Oui Madame. — Faites-vous la figure ?
Et moi naïf de répondre : — Mais je fais quelquefois le
bonhomme tout entier. »
   Puvis de Chavannes se souvint toujours affectueusement
de son premier professeur dont il avait pu apprécier les
nobles ambitions et le respect de l'art. Trente-six ans
après, à propos du tableau Pauvre pêcheur, il écrivait à
Madame Renan, née Scheffer : « Je serai heureux de
témoigner par un tableau, où j'ai mis ma conscience, toute