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326        UNK   YISITK   AU SALON      I)K   BHLI.KCOUR

entre la grande baie qui diffuse la lumière et les person-
nages en opposition (1).
   De là, nous irons aux Vains propos de M. BAUKK ; une
idylle emprisonnée dans un petit cadre, voyez plutôt :
c'est un hangar clos, où une fenêtre ouverte sur la cam-
pagne laisse entrevoir, au loin, le ciel bleu jusqu'à l'horizon;
assis au pied d'un escalier de bois, contre une porte qui
se profile en séparation, un tout jeune homme débite ses
vains propos à une gracieuse fillette qui, de l'autre côté, se
dandine, appuyée au bord d'un tonneau défoncé, dissi-
mulant dans l'ombre bien aménagée sa jolie silhouette
et son sourire moqueur. Peut-être jouent-ils aux fiancés ?
Si c'est cela, dans trois ou quatre ans M. Bauer supprimera
la mobile séparation et ses vains propos deviendront des
propos sérieux.
   Cette pastorale nous amène à la Bergerie de Pierre SALLE.
Quel que soit le genre qui fixe le pinceau de M. Salle nous le
trouvons toujours scrupuleux copiste de la nature, avec le
secret d'illuminer les ombres et le don de poétiser même
une cuisinière hollandaise.
   Au milieu d'un arc-en-ciel, habilement brouillé au cou-
teau pour représenter la cour du roi Hérode, M. David GIRIN
dresse la superbe académie de Salomé, à peine voilée et déve-
loppant toutes les grâces du mouvement en une danse orien-
tale . Dans une heure on apportera sur cette scène la tête de saint
Jean-Baptiste négligemment demandée par la danseuse pour
prix de son triomphe. A travers les baies des tentures qui
ombragent cette tragédie, on voit le ciel s'obscurcir et les


  (1) Le Jury a ratifié le jugement du public et de notre collaborateur
en décernant à M. Bonnaud la médaille du Salon ; la Revue du Lyonnais
présente au distingué artiste ses plus sincères félicitations.