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                        VICTOR SMITH                       47 I

               Tu m'as pris sous ton aile
               Comme un oiseau naissant ;
               T u gardas ma nacelle
               One menaçait le vent.

   Il était en rhétorique au collège royal de Clermont,
lorsque l'évêque du diocèse vint assister à la première
communion de l'année 1844. Victor Smith fut chargé de
lui adresser le compliment d'usage. Ce fut une élégante
poésie qu'il termina par ces mots à ses jeunes condisciples.

     En. ce monde, où tout passe et si vite s'efface,
     Amis, ce jour sera le plus beau de vos jours.
     Qu'il laisse dans vos cœurs une éternelle trace !
     Enfants! aujourd'hui purs, ah! soye^-le toujours !
     Celui qui vous donna le pain qui fortifie,
     Qui retrempa voire âme à la source de vie,
     Ne l'oublie^ jamais, et que son souvenir,
     Rappelle la vertu que sa voix fait chérir.

   Au mois de novembre 1845, il commençait son cours
de droit avec la meilleure intention de satisfaire son père
qui le destinait à la magistrature, mais sans attraction vers
cette étude. Un mois après il écrivait à son père qu'il
suivait assidûment les cours de l'école ; puis il lui détaillait
ceux de la Sorbonne auxquels il assistait et qui étaient
donnés, par Havet pour la littérature latine, par Egger pour
les origines de la littérature grecque, par Gerusez pour
l'éloquence française, par Saint-Marc Girardin pour la poésie
dramatique de 1645 à 1665. Il parlait plus longuement du
cours de philosophie de Lenormant dont les tableaux chré-
tiens étaient interrompus par quelques injures de bas étage,
couvertes par de chaleureux applaudissements. Il terminait




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