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472                       VICTOR SMITH

en lui racontant qu'il s'était trouvé au magnifique début
d'Oxanam, préludant par une brillante introduction à
l'histoire littéraire du moyen âge aux Iles Britanniques, et
il citait textuellement la phrase suivante par laquelle
Ozanam avait terminé sa première leçon : « Messieurs,
 « nous sommes dans un temps où on demande à chacun ses
« pensées, ses opinions les plus intimes. Pour moi, je le
« déclare ; je ferai mon cours chrétiennement, c'est-à-dire
 « longuement, sincèrement; je le ferai non pas en théolo-
 « gien (je ne m'en crois pas digne) mais en historien, en
 « critique et quand nous verrons des hommes assez lâches
« pour souiller leur saint ministère, je les flétrirai ; la religion
« me l'ordonne; mais j'apporterai contre eux moins de
« haine que de pitié et d'amour. »
   Quelques jours plus tard, Victor Smith jetait ce cri dans
une de ses lettres : « Voici venir un de mes plus grands
« plaisirs : l'Exposition qui va s'ouvrir. »
   Une lettre de sa vingt et unième année (14 mars 1847)
montre comment il comprenait déjà la peinture. Il parle de
de l'exposition qui s'ouvre et qui comprendra deux mille
tableaux « brillants autant que médiocres. A tout ce fatras
« que l'on admire, tableaux de mode de salon, de boudoir,
« je préfère un petit tableau de Y Ange de la paix, terne,
« simple, gauche à force d'être naïf, que les dames n'osent
« pas trouver laid parce qu'on le croit de Raphaël, mais
« dont bien certainement on se moquerait s'il n'était pas
« protégé par ce nom          Il appartient à un Anglais qui
« l'expose au profit des pauvres, moyennant un franc par
« visiteur; ce n'est pas payer cher un grand plaisir, c'est
« un chef-d'œuvre; l'exécution me semble du Pérugin;
« mais cette suavité, cette placidité est toute raphaëlique.
« M. Ingres a pleuré en le voyant, ce qui fait présumer Ã