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UNE VISITE AU SALON DE BELLECOUR 333 Deux autres tableaux, qui se font pendants, nous inquiètent; c'est le portrait du peintre Jacques Martin pur M. BAUDIN et le portrait de M. E. B. par M. Jacques MARTIN. D'auteurs différents, ces œuvres ont l'air d'avoir été conçues par le même cerveau, exécutées par la même main ; les tons chauds, vigoureux, ombrés qui y dominent semblent sortis de la même palette, tout, depuis les détails heureux jusqu'aux imperfections nettement marquées, tout est identique et pourtant, nous le répétons, ce sont œuvres d'auteurs différents, représentant deux portraits bien dissemblables de traits et d'expression. Le livret nous apprend que MM. Martin et Baudin sont élèves du même maître. C'est un hommage à la mémoire de celui de qui ils relèvent, le regretté peintre Vernay. Deux pendants de contraste nous attirent et nous retien- nent. C'est de M. Elie LAURENT,»» Croisé; tête d'un modelé superbe empreinte de passion mystique et de volonté auto- ritaire et de M. Louis MANGIER, une Elude représentant une tête de Franciscain, dont l'attitude implorante et les regards anxieux levés au ciel semblent chercher dans l'espace le secret de l'infini. Entre ces deux caractères, nettement exprimés, nous placerons, l'attitude simple et décorative, la physionomie haute et souriante du Bourgmestre, de M.Tancrède BASTET. Nous clorons cette série avec le portrait de M. Arthur de Gravillon par M. Louis JUBIEN. Ce portrait reproduit fidèle- ment et favorablement cette figure lyonnaise, cet artiste de mérite, dont l'œuvre complexe et les opinions, ou impressions philosophiques, furent bien d'ensemble. Dans ses œuvres littéraires, M. de Gravillon affirme la solidarité des êtres et des choses, il croit à la vie immor- telle, avec l'éternelle activité des êtres à travers les mondes