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DE PAUL-FRANÇOIS CASTELLAN I I5 ché que l'empereur lança, le 15 mars 1815, la fameuse pro- clamation qui se terminait par cette phrase demeurée célèbre : « Lyonnais, je vous aime! » Le Journal du département du Rhône, que j'ai eu la bonne fortune de retrouver dernièrement complet au fond d'un bric-à -bric, commence, lui aussi, son premier numéro, daté du 11 mars 1815, par cette phrase délirante d'enthou- siasme : « Honneur ! Gloire ! Patrie ! Enfin nous les avons revues, ces aigles mille fois triomphantes et jamais vaincues ! Oh quelle journée que celle du 10 mars! » On voit que journaux et complaintes chantaient à l'unis- son avec la même emphase la gloire de Napoléon. Celui-ci nomma Fourier, préfet, Jars, maire de Lyon, et commandant supérieur iMouton-Duvernet qui devait payer de sa vie, le 27 juin 1816, sur le quai des Etroits, son dévoù- ment à l'empereur. Le 13. mars, à 2 heures après midi, Napoléon quittait Lyon pour se rendre à Mâcon. Mais notre complainte ne serait pas complète si elle ne se terminait par une morale, comme toute complainte qui se respecte. Voilà donc celle qui termine l'œuvre : Un' moralité profonde R'ssort de cet événement Il nous fait voir clairement Que tous les princes du monde Sont, quand Ppeuple le veut bien, Avec lui, tout; sans lui, rien.