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né                 CHANSONS    SATIRIQUES

     Mon fragment du manuscrit s'arrête ici et je ferai comme
 lui, car, en achevant de parcourir le recueil des satires de
 Castellan, je craindrais de réveiller les colères endormies..
     La Formation de la garde Nationale, pendant les Cent-
 Jours, est à la rigueur assez bénigne. L'auteur s'y livre à
 toute une série de calembours et de coq-à-Pâne à propos
 des officiers nommés d'abord à* l'élection, puis destitués
 par le comte RÅ“derer, commissaire extraordinaire de
 Napoléon.
     Mais la satire au sujet de « M. le Maire de Lyon », sur
 l'air de « Cadet Roussel », contient certains couplets qui,
 pour flageller avec à-propos les prétentions tyranniques de
 M. le comte de Farges, n'en paraîtraient pas moins déplacés
 ici, au moins dans la forme.
    On connaît, et l'on en rit beaucoup à l'époque, l'ordon-
 nance de Ai. le Maire, du 25 octobre 1817, concernant les
décrotteurs (art. III de l'ordonnance).
    C'est assez dire que l'auteur des satires n'a rien omis des
travers odieux qu'il livrait à sa muse impitoyable.
    Son adresse en vers, aux électeurs du département du Rhône,
détermina un grand nombre d'électeurs à voter pour Camille
Jordan, candidat de l'opposition ; aussi le couplet fut-il
reproduit par toutes les feuilles libérales de Paris. Camille
Jordan ayant été élu par le collège de Bourg en même
temps que par celui de Lyon, opta pour le département de
l'Ain qui lui avait donné son premier mandat.
    Passons sous silence les couplets un peu lestes du Conseil
de guerre, d'une forme très pittoresque dans leurs vers et
dans leur chute, mais un peu risqués dans le fond.
    Pour la fin des oeuvres de Castellan, nous renverrons le
chercheur à l'opuscule de Boitel. Il nous suffira d'y avoir
ajouté le nom du chansonnier qui méritait mieux que
l'oubli.                                 Eugène BERLOT.