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       CAHIER DES DOLÉANCES DU TIERS ÉTAT DE LYON       445

l'abus le plus oppressif, aient forcé et forcent encore-
ces pauvres habitants à payer un droit de 9 liv. 18 sols
sur chaque ânée de vin, sans qu'ils aient jamais joui
 des privilèges de la cité, ni donné lieu à ses dépenses
intérieures pour l'acquittement desquelles les octrois lui
furent uniquement concédés.
   Le doublé emploi est évident ; il est de principe,
même en matière d'impôts, qu'un lieu sujet aux charges
de la campagne ne. puisse en même temps être assujetti
aux charges de la Ville, dont il n'a jamais été l'objet.
   Les habitants de Vaize ont toujours résisté à cet
assujettissement injuste ; ils en ont dematodé la suppres-
sion à différentes époques, devant les Tribunaux ordi-
naires.
   Mais les funestes évocations, qui sont les armes fami-
lières du fisc, ont toujours eu le déplorable effet d'étouf-
fer leurs voix et de rendre leurs plaintes inutiles. Ils se
trouvent accablés d'une dette immense, occasionnée par
la résistance la.plus légitime, avouée par la raison* et la
justice, et ces malheureux n'ont pour l'acquitter aucu-
nes espèce d& ressource commune ou particulière.
   Les habitants de Vaize rappelleront 1? que le roi et
le Parlement? dé, Paris ont formellement; déclaré que
les Etats Généraux sont seuls compétents pour octroyer
et proroger les impôts. 2° Que le Clergé,la Noblesse et
le Tiers Ordre de> la ville de Lyon, > et notamment
les Bourgeois de cette ville ont renoncé à tous privilèges
et exemptions pécuniaires avec offre.de supporter égale-
ment . et proportionnellement a^ee le Tiers-Etat des
Campagnes tous les impôts quiuseront arrêtés .par les
EtatSj (M&éraux.: ;,     ; ,    ,..-,,,          - ,
   3? Quelles Bourgeois et tiflrs, ordre de la ville de
 Lyon ont offert encore de supporter seuls les taxes et