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LE THÉÂTRE A LYO« 361 concert sur la place des Cordeliers, à côté de l'église de ce nom, qui possédait un orgue pour la; confection du- quel la ville avait donné cent écus, m 1592, et qui avait eu pour organiste le célèbre Jean-Louis Marchand, plus tard organiste à la chapelle du collège Louis-le- Grand(-I). Cet édifice, construit dans le goût italien, sur les dessins de l'architecte milanais Pietra-Santa, renfermait, Outre la salle destinée au concert, une bibliothèque et d'autres lieux de réunion pour l'Académie des Beaux-Arts £2). Cette société, composée de trente membres ; artistes, savants, littérateurs, compta dans sou sej^ des noms célèbres, malgré le mot de Voltaire qui disait d'elle malicieusement : C'est une honnête fille, qui ne fait, pas parler d'elle. Les concerts avaient lieu tous les mercredis, à cinq heures du soir. Les étrangers qui passaient à Lyon y étaient admis soit comme auditeurs, soit comme exécu- tants, et des amateurs de distinction s'v faisaient ap- plaudir par l'élite de la société; le dilettantisme devenait à la mode. Toute la noblesse courait entendre des sym- phonies. La salle du concert et ses dépendances furent cédées à la ville, en 1741 ; dès lors, la société vécut sous la pro- (1) Jean-Louis Marchand, qui passe pour avoir été le plus grand organiste qu'il y ait jamais eu, naquit à ,Lyon le ï février. 1669 et mou- rut à Paris le 1? février 175?. (2) Les séances de l'Académie des Beaux-Arts se tenaient une fois par semaine. Il y avait chaque année deux assemblées publiques : la première eut lieu le ï décembre 1737 (voir Chron. Ujon,. loa. cit. p. 196). Le. 1"juin1748, l'Académie obtint dès lettres patentes particu- lières qui la séparaient de. la Société,du, Cpn«ert et lui peçrnettajent de s'assembler sous le nom de Société royale.