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358                      LES MANUSCRITS

   La vérité n'est que trop connue, et la lumière la plus
complète s'est faite sur ses coupables agissements ; que
l'oubli se fasse donc sur son nom, mais puissent aussi,
désormais, nos bibliothèques si éprouvées par les révéla-
tions ne pas être victimes de semblables pertes ! ! !


                                             LÉOPOLD NIHPOK




lienne et de les avoir vendus à Londres, dont l'un, le manuscrit de
la Divine Comédie de Dante, lui lut payé 6,000 fr. — D'avoir pris
dans la bibliothèque Mazarine 150 manuscrits et autographes d'Une
grande valeur. — Dans la bibliothèque de Troyes, 19 ouvrages ita-
liens du Moyen-Agtf. • A Grenoble, 6 ouvrages. — A Montpellier'
un grand nombre et surtout beaucoup de lettres de la reine Chris-
tine. — A l'institut, une quantité 1 de lettres des rois Charles V I I ,
Charles VIII, François I " et toute la correspondance de Henri IV
avec sa femme, les manuscrits de Léonard de Vinci. Ce qu'il ne
vendait pas, il le conservait dans sa bibliothèque, laquelle fut esti-
mée 600,000 fr.
   Je dois ajouter aussi que, pendant l'un de ses séjours à Lyon, M.
Libri, abusant de la confiance d'un secrétaire de l'archevêché, p u t
soustraire une partie de la correspondance du cardinal Fesch dont
Mgr Lyonnet se servit pour écrire la vie de ce prince de l'église.
Cette soustraction ne fut connue qu'après la fuite de M. Libri. Ce
fait m'a été affirmé par une personne des plus honorables de Lyon.
   J'ignore si M. Péricaud, bibliothécaire de la Ville, a eu connais-
sance du vol de partie de notre manuscrit 54 — mais il l'a paginé de
sa main, après sa soustraction, sans tenir compte des feuillets qui
manquent. M. Monfalcon, son successeur, ne semble pas avoir eu
connaissance non plus de cette soustraction. Il n'en parle dans au-
cun de ses livres et l'acte d'accusation dressé contre Libri est aussi
muet à ce sujet.