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262 LE THÉÂTRE A LYON Le goût de nos voisins avait déjà chez nous des imi- tateurs et la farce italienne se montrait sur nos théâtres depuis les scènes bouffonnes que Molière avait interca- lées dans quelques-unes de ses comédies : c'est ainsi que les comédiens du duc de Lorraine représentèrent à Lyon, en 1704, Le mari sans femme ou don Brusqûin Dalvarade, comédie en cinq actes, ornée de musique, danses et inter- mèdes, par Montfleury (1). La salle Bellecour servit en- core à la représentation de quelques-unes des pièces de l'avocat Barbier, dont le recueil était fort curieux : la troupe du sieur Dominique y donna, pour la première fois, le 18 août 1710, l'Heureux naufragé, et, le 4 octobre suivant, les Soirées d'été (2). Mais, à cette époque, Bellecour n'était pas un endroit central ; en hiver surtout, les spectateurs qui allaient à pied étaient obligés, après la représentation, de traver- ser pour rentrer chez eux des rues tortueuses et mal éclairées. L'Opéra fut transféré dans la rue Saint-Jean, à côté de l'hôtel du Gouvernement. Dès le 9 février 1707, Barbier fit jouer dans ce local leà Eaux de mille fleurs, comédie-ballet. Le goût de la province était encore pour longtemps enchaîné aux rives du Tendre. On s'étonne, lorsqu'on relit le Mercure galant qui se publiait à lyon, de voir combien on raffolait, à la fin du XVIIe siècle, des fadaises qui s'imprimaient dans ce recueil. La mythologie, les bergers et les bergères du temps de VAsirée avaient repris une nouvelle jeunesse parmi le beau monde. La recherche des énigmes propo- sées par le Mercure était devenue la grande occupation 1 Lyon, Langlois, 1884 fonds Coste. 2 Recherches sur las théâtres, t. II. 496, et III, 168. — Répert. Jyonnais. Coste.