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-LE THÉÂTRE A LYON 259 l'église des Augustins, et sur lequel furent représentés les ouvrages du poète Choquet, fut fermé huit années après par le consulat : les moralités tournaient à la farce et prenaient un caractère licencieux. Après les guerres de religion et, jusqu'à la fin du XVII e siècle, aucun spec- tacle permanent n'existait à Lyon ; mais les troupes de comédiens qui parcouraient la France y faisaient de longs séjours. Personne n'ignore, qu'au début de sa carrière, Molière vint à diverses reprises avec sa troupe nomade, dont la Béjart faisait partie, et que c'est dans une troupe de campagne établie à Lyon qu'il recruta les demoiselles Du Parc et de Brie (1). Excellent acteur, mais encore inconscient de son génie, le grand homme jouait des pièces écrites par des auteurs de province. A Lyon, il défraya, pendant trois mois, le poète d'Assoucy ; Claude Basset, secrétaire de l'archevê- que Camille de Neufville, avocat distingué du barreau lyonnais, esprit vif et élégant, écrivit pour Molière sa tragédie d'Irène, Le Théâtre Français du genevois Samuel Chappuzeau (2) fut aussi représenté dans notre ville par le modeste comédien, qui donnait pour la première fois son Etourdi dans une salle de jeu de paume du quartier Saint-Paul. Une affluence extraordinaire de spectateurs était venue applaudir Molière. Le peuple l'avait deviné, peut-être avant qu'il se fût connu lui-même. Son séjour à Lyon et (1) Hecherches sur les. théâtres de France de 1161 à 1735, par de Beauchaînps, p. 366 — 367. (2) Samuel Chappuzeau, historien, poète, traducteur, né à Genè- ve, mort à Zel en 1701, a séjourné à Lyon où plusieurs de ses ou- vrages furent imprimés ; son Théâtre français le fut'en 1674. — Rev. du Lyonnais, V. 321: Biogra. unioers.; Ménestrier, Divers earact. p, 271 ; Barbier, Anonymes.