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206 DE ROANNE A LA WtUGNE de métal, etc., et le chimiste s'étendait complaisamment sur les pics éruptifs, pitons, coulées, plomb-argentifère, cuivre, étain, grès serpentineux, magnifique granit, que c'était une bénédiction de pierres tombant dru dans la conversation. — Pour mieux l'agrémenter, et rabattre un peu de notre science vaniteuse, disait le curé, dans ma vieille église, sur un pilier, vis-à -vis le banc des morts, j'avais une peinture murale bien effacée, frustre, écaillée, mais poi- gnante : le macabre représentait un squelette jaune d'ocre, la dextre tenant le stimulas, la flèche à ailerons rouges et hampe pâle et la sénestre maintenant sur l'épaule bêche et pioche à fossoyer. Là échoue toute science humaine. — Image affectionnée du Moyen-Age, thème désespérant. Non, la science ne meurt pas, la science n'est que la recherche libre de la vérité, la science, fruit de l'intelligence, de l'âme immortelle ! De- puis le temps où, armé de la poiuterolle de silex, le montagnard creusait dans le goreles souterrains refuges et les mines dont il brisait les morceaux à l'aide de ses marteaux et de ses haches de pierre pour en tirer des outils plus savants, jusqu'à nos jours où il creuse galam- ment ses sabots, la science est-elle morte ? Non, saint Jean fut le précurseur de temps nouveaux ; encore quel- ques siècles et... — Bien, répond le curé, Dieu sera... la science, mais nous serons tous des fossiles. Le chimiste. — Oh! que la science est une noble chose! avec elle nous ne mourrons point. Docteur NOELAS.