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ANECDOTES HISTORIQUES 155 abandonnent leur intérieur poursuivre, de ville en ville, des prédicateurs ambulants et gagnent ainsi le ciel. Certain trait nous donne l'échelle des diverses posi- tions sociales du temps. Le diable veut séduire une femme de Lyon. Il revêt tour à tour pour la perdre l'apparence d'un roi, d'un chevalier, d'un clerc, d'un paysan, d'un moine et d'un valet (p. 198). Une autre historiette bien typique se rattache encore à notre pays. Un pauvre homme venait de perdre son enfant et n'ayant pas d'argent, n'avait pu le faire enterrer par le prêtre de sa paroisse. II mit alors le petit corps dans un sac ; et le chargeant sur ses épaules, se présente à l'entrée du palais de l'archevêque de Lyon, à Pierre- Scise. Au portier qui l'interroge, il dit qu'il porte du gibier à Monseigneur. Introduit devant le prélat, le pauvre homme ouvre le sac et raconte ce qui lui est arrivé. Renaud de Forez, c'était alors l'archevêque, fit pieusement enterrer l'en- fant et exigea, pour les frais de ces funérailles, une forte somme du prêtre trop intéressé (p. 384-385). Cette petite anecdote est parfaitement mise en scène dans notre recueil et nous nous permettons d'y ren- voyer le lecteur. Il y découvrirait plus d'un trait ana- logue, (1) ; et s'unirait certainement à nous pour re- mercier M. Lecoy de la Marche de la mine si précieuse dont il nous ouvre l'entrée. PIERRE BONNASSIEUX. (1) L'éditeur nous permetfcra-t-il.. de relever un lapsus? la rési" dence des arcftevêques de Lyon ne doit pas être appelée Roche" Scise (page 385, note 2); mais Pierre-Scise.