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causait avec les bergères, lorsque les pas d'un coursier lui
firent tourner la tête. Son père venait la chercher et lui
annoncer qu'un messager de la cour venait de lui appren-
dre que le duc de Savoie conviait toute sa noblesse aux
fêtes et aux tournois, qui allaient se célébrer.à Cham-
béry.
Gahrielle. acheva ses préparatifs avf-c une joie bien na-
turelle: voir la cour, voir.une société d'élite pleine, de cour-
toisie et, par dessus.tout, voir le. vainqueur de St-Quentin ;
la charmante Marguerite, l'idole du beau pays de France!
Elle fit ses adieux aux vieux amis de sa solitude. Le
père. Âthïtnase lui dit en la quittant .-Que toutes les béné-
dictions du Seigneur reposent sur votre tête, mon enfant !
puissiez;-vous être heureuse à la cour de notre noble
Seigneur ! portez-y votre simplicité, votre franchise ;
rapportez- en vos vertus et n'oubliez jamais que la modes-
tie est la plus belle parure de votre âge.
Les voyageurs arrivèrent à Chambéry à la chute du
jour. Ils descendirent chez le comte de Mantoue, un de
leurs parents.
Le lendemain, Gabrielle parcourut la ville; tout la
charma, le vaste château surtout, antique demeure, qui
vit naître les premiers comtes de Savoie, ces héros, va-
leureux conquérants, habiles négociateurs, protecteurs
et soutiens de l'Eglise, qui sous les noms d'Amédée V,
d'Amédée VI, d'Amédée VIII, remplirent le monde de
leur gloire, de leurs vertus, puis les chevaliers par
excellence, Louis 1er, et Ainédée IX placés au norabre
des saints.
L'âme enthousiaste de la jeune fille invoqttait celles de
ces grands princes ; elle rêvait, aussi, de la. belle Passe-
rose, de la sage Yolande de France, de la docte Blanche
de Montferrat, et tons ces souvenirs lui faisaient désirer
de voir ses augustes souverains.