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126 DE ROANNE A LA PRUGNE peu d'années que les habitants ont porté leur vieille croix de pierre taillée sur le Chir ; m'est avis que ce gros roc qui n'est pas de même pâte que celui qui le supporte a été mis là aux anciens temps... Et le chemin y four- chant, à gauche va vers les Murs-Fontbelle, à droite il aboutit droit à la Grand'bonnel il en reçoit une branche venue des Demendiers où il y eut des maisons autrefois et j'ai toujours entendu dire que c'était la borne de la Gaule.... ici, ça se nomme à Bagnaux, il y avait un poste de gardes... voici l'herbe qui mange les mou- ches. . . . . La ville des Agos s'étendait jusque là , vu les maisons qui sont dans ces trous... un coup de pioche pai1 là ! Je sais cela, moi... le cimetière ne s'appelle pas. à Méchin, mais à Saint-Martin, le premier que j'y ai mis était un Martin. Ce n'était plus de l'histoire et le chimiste de rire comme un alambic en regardant la bouteille Génoise. — « Je n'aime que le positif, disait-il à son tour. En fait de science je ne crois qu'aux résultats visibles et tangibles; or, il nous est prouvé'que nous avons là , des poteries anciennes, des tuiles, des silex, sujets d'études très-intéressants.» Il en remplissait une filoche, chaque soir pliant sous le poids ; puis étalant les trouvailles, on se disputait l'honneur de les avoir ramassées le premier, et on fai- sait à chacun belle justice distributive, et conférence d'archéologie pratique. Je n'aime pas ce mot : antékistorique, disait le curé, il flaire l'hérésie, qu'est-ce avant l'histoire ?... Et les discussions sur les prétentions de la science moderne, sur l'immutabilité de l'Ecriture-Sainte, sur l'origine de l'espèce humaine allaient dru ; on jugeait avec la foi ce qui est d'observation pure ; on mesurait au