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                   BË ROANNE A LA. PftUGNE                  125

d'une poterie antique, plusieurs vieux chemins le labou-
rent conduisant à l'enceinte des murs de Fonbélle.
   Cet oppidum, ou poste gaulois situé sur le chemin de
laLigue ou des Balles, en vue des fortifications du rocher
Saint-Vincent, domine à la fois la vallée du Sichon, af-
fluent de l'Allier (Elaver) chez les Arvernes et celle dé la
Bêbre du côté des Ségusiaves. Les remparts de roches
cyclopéennes décrivent un ovale très-irrégulier percé de
trois portes entre des pierres dressées ; ony voit des
écroulements d'édifices, des rues, une place élevée, ony
trouve depuis des silex taillés des: temps primitifs, jus-
qu'à des tuiles à rebords, des poteries gallo-romaines,
peut-être même du moyen-âge (un seigneur de Manissy,
nom féodal connu dans ces régions, aurait possédé ce
domaine). Le Fossoyeur pratique un sondage inutile
vers la Fontbelle, mais plus intéressant dans une' an-
cienne demeure, voila le foyer de pierres brutes maçon-
nées d'argile, des cendres, du charbon, un clou de fer à
grosse tête, dés tessons, beaucoup de tuiles à crochets
très-grossières, assez pour justifier de l'antiquité du lieu
et la nécessité d'une fouille scientifique.
   Nous en saurons plus long ; le Fossoyeur ayant tâté
la gourde devient loquace et vide son sac de raconteur :
   « On ne passe point là comme on veut pendant la nuit,
dit-il, on y entend des voix, on y fait des rencontres ;
l'autre hiver un homme s'y est perdu, dans les neiges,
ça cirait, (1) mais on l'a retrouvé gelé quoique les flammes
en sortent comme d'une charbonnière ; ' . . . . Tenez, ce
grand chemin vient du moulin Saiht-Priest, monté sur les
rets jusqu-au Chir du Vemois;..,         Ce n'est que depuis


   (1) Quand le vent réduit la neige en une poussière glacée qui
s'attache au vêtement, à la barbe, aveugle le passant.