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DE ROANNE A LA PRUGNE 57 Près du col de la erqix Trevin, sur la croupe d'une montagne, la société de Sylviculture de la Loire possède une pépinière, et de maigres reboisements ne font j?as un bois enchanté comme celui de Rondonièré ; il faut treize heures pour en faire le tour. L'herbe qui égare y pousse dru bien que le bois n'ait que dix mesures. L'endroit est mal renommé, le passage mauvais pendant l'hiver, le vent entasse les congères de neige, s'engouffre dans, les gorges d'Isable ou dans la noire goutte du Four, un village atrocement connu par un parricide ; le paysage est âpre, l'abîme immense, le cÅ“ur oppressé, hâtons- nous. Le proverbe a l'air de vouloir mentir... quel nuage là haut sur le bois Greffier! La voie la plus directe pour se rendre dé ce point à la Prugne est le chemin de Saint-Priést qui longe le plateau de la Madeleine, laisse à droite la forêt de l'as- sise et descend en vastes lacets dans la vallée de Barbe, mais la route est aujourd'hui barrée, on achève cassis et ponçeaux, fossés et culbutes. Passez par Saint-Just.voya* geurs naïfs qui n'avez point vu d'avis au bas de la mon- tée; mais, ce jour là , affiche, d'aucune sorte ! Ah ! si ! il y a bonne demi heure, on en a pofté une à la croix-TréVin, comme un écriteau sur la tête d'un écolier, et nous avons monté deux heures durant et nous ne connaissons pas le chemin, et cela nous fait faire un tour de vingt deux kilomètres et l'agent^voyer c a n t o n a l . . . , , Ne maugréez donc pas! Nous passerons par Saint>4ust ! Mais le pays change au revers de la OoiXTÃrévio; le Bessay déroule sur les prés en fleurs ses ïbaiâons, son moulin ; les grands bois de chênes frais d-es plfcies ré- centes ombragent le chemin, ruisselets et fontaines mur- murant, traînées d'ombre, plongées de lmaiè-re, dessinent aux $a$cs 4«a côtes les estrades antiques de Gherez^a