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34 JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS déterminer à servir, malgré les sollicitations pressantes deM.de Ooigny, son ami et son camarade, et il a fallu un ordre du roi pour l'y obliger. M. de Bellisle ne com- mandera point de corps particulier, comme il a fait la dernière campagne et c'est une des clauses qu'a exigées M. de Coigny; il détachera les lieutenants généraux qu'il lui plaira et il ne veut point que d'autres aient le secret de 3a cour que lui et ce n'est qu'à cette condition qu'il part. Il y a quelques tracasseries entre la cour et le parlement au sujet de l'arrêt suprimant le mandement de M. de Cambray, Le conseil vient d'en rendre un qui le casse et évoque l'affaire à lui. On jugeait hier au parlement une cause d'un médecin nommé Faron ; un homme et une femme de province jouissant de 30,000 livres de rente, étant venus à Paris pour se faire guérir de la maladie à la mode, le médecin a laissé mourir le mari et a guéri la femme et l'a épousée trois mois après.Les parents du mari ont fait un procès au médecin et il y a eu au Châtelet un décret de prise de corps que l'arrêt a confirmé. On continue à la Comédie française de donner le Pré- jugé à la mode (1) dont le succès est un vrai préjugé. Les ïtaliens viennent de donner une nouveauté qui a pour titre les Ennuys du Carnaval assez bien écrit. Cela ne ferait pas grand effet à Lyon. Mais le Préjugé à la mode y prendrait beaucoup, car nos Lyonnoises aiment beau- coup à être aimées de leurs marys. L'opéra nouveau de Danchet et de Campra (2) n'a pas été bien reçu du public (1) Comédie en cinq actes de la Chaussée auquel M11' Quinault en donna l'idée d'après une parade qu'elle avait vu jouer. (2) Antonin Danchet, né à Riom en .1671, membre de l'Académie française et de celle des inscriptions, auteur dramatique justement eltimé — André Canipra (1660-1744) maître de la chapelle du roi.