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444 JOURNAL DES NOUVELLES DE PARIS nation du prince de Conty donna lieu ces jours passés à un discours assez plaisant et que je tiens du mary même à qui il fut adressé. Darty passant sur le théâtre de l'Opéra fut arrêté par la petite Carton des Cours qui a été longtemps entretenue par le duc de Quinston. — A propos, Darty, dis un peu à ta femme et à sa sœur, que si elles veulent enlever nos pratiques comme elles font, qu'elles n'ont qu'à venir jouer nos rôles, car il n'est pas juste que nous ayons la peine et elles le profit. — Un autre mari que Darty aurait été scandalisé d'un pareil discours, amis messager fidèle, il alla rendre tout dé suite le discours à sa femme et au prince de Conty en présence de nombreuse et grande compagnie. Voilà ce qu'on appelle un mari. M. le comte deClermont et M. le prince de Carignan sont toujours fort attachés à leurs princesses cabrioleuses et on admire leur constance sans l'envier. M. le prince de Modène. ('l)est extrêmement goûté et tout le monde s'ac- corde à dire qu'il a beaucoup d'esprit et de politesse. Il va souvent au spectacle et c'est là son plus grand amusement, et dans le sein même de la corruption on assure qu'il conserve toujours son cœur pur à l'adorable princesse. J'ai seulement appris à Paris que ma femme avait un oncle, frère de sa mère, nommé le marquis de Bologuiny qui a l'honneur d'être gentilhomme de la chambre de Son Altesse (2); si j'avais su cela à Lyon, je vous auray bien prié de lui rendre mon hommage respec- tueux. — Je vous fais tous mes compliments sur le mariage de M. de Lenosan. (A suivre). B*'(l) Rendre du Régent. — Voir notre Histoire des Filles du Régent, 2 vol, ia-8°. Paris, Didot, 187i. (2) La princesse de Molène qui avait été retenue quelque temps à Lyon, le duo d'Orléans voulant l'empêcher de venir à Pans,