Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
HISTOIRE D'UNE PENDULE
                sous L'INVASION DE 1870.


          (Dédiée à M™ Eugénie d'Orgeval-Dubouchet.)




   Sur la frontière française actuelle, limitrophe de la
partie de la Lorraine qui nous fut ravie après la guerre
désastreuse de 4870-1871, est situé le hameau des
Pierres-Moussues.
   A l'entrée de ce hameau, composé d'humbles maisons,
ou plutôt de chaumières, se trouve un vaste édifice de la
fin du XVIIe siècle, que tout le monde appelle le Châ-
teau.
   La propriétaire, Mme Dentremont, y vit seule, car elle
est veuve et ses enfants sont dispersés. L'un d'eux est
magistrat, un autre médecin ; les filles sont mariées au
loin. A Pâques et aux vacances d'automne, la maison
s'emplit ; les grandes salles et les jardins retentissent des
cris des enfants ; on joue à cache-cache sous les char-
milles, on danse au salon ; le gravier de la cour crie sous
les roues qui l'écrasent ; tout est vie, animation. Le reste
de l'année, l'hiver surtout, le château se vide d'hôtes ;
mais alors la châtelaine, dont l'esprit déborde de vie, le
cœur de bonté, ne dédaigne pas de réunir le soir, autour